Semis tardifs, manque d’ensoleillement, précipitations abondantes, forte pression de la...
Les chocs incessants et parfois concomitants de ces quatre dernières années – Covid, guerre et bouleversements géopolitiques, accélération des événements climatiques extrêmes – ont dessiné un cadre nouveau pour la politique agricole française et européenne, qui repose sur l’indispensable développement d’une politique de souveraineté alimentaire pour conserver une autonomie stratégique.
Nous, agriculteurs, pensions que chacun l’avait compris, et les discours du Président de la République et de ses gouvernements successifs nous y avaient laissé croire. Mais force est de constater que derrière les déclarations d’intention, tous les indicateurs montrent que l’agriculture française poursuit son décrochage. Notre compétitivité s’effrite : les importations ne cessent d’augmenter et les exportations s’amenuisent. Les volumes de production se contractent à mesure que nous sommes privés de nos moyens de production. Et, parallèlement, les charges de nos exploitations explosent : +22 % en un an.
La pente dangereuse sur laquelle se trouve l’élevage laitier et viandes, mais aussi l’arboriculture et le maraîchage, doit servir d’électrochoc : baisse des projets, baisse des volumes et des importations qui atteignent des niveaux inédits… Que cela soit clairement dit : il en ira bientôt de même en grandes cultures si les moyens de production ne sont plus au rendez-vous.
Cet état de fait, nous le dénonçons depuis des années, mais notre désarroi grandit à mesure que les pressions sur la production agricole augmentent. Si nous pouvons être très satisfaits de la bataille syndicale gagnée sur le gazole non routier (GNR), il se profile devant nous d’autres combats imminents : je pense à la dérogation des 4 % de jachère, mais aussi à la ré-homologation du glyphosate au niveau européen. En France, la planification écologique et le projet de loi de finances retiennent toute notre attention, dans un contexte où certains voudraient remettre en cause les EGAlim, nous privant ainsi des revenus nécessaires à nos transitions.
J’ai porté au plus haut niveau de l’État l’incompréhension et l’exaspération des agriculteurs qui ne comprennent plus le décalage entre les annonces et la réalité sur leurs exploitations. J’ai rappelé au Président de la République que le monde agricole est au travail, et ce depuis longtemps, pour proposer des solutions qui allient croissance et développement durable.
Au Président et au gouvernement de démontrer maintenant leur volonté de traduire les discours en actions efficaces. Le Pacte et Loi d’Orientation et d’Avenir agricole, le Projet de Loi de Finances et les objectifs de planification écologique seront les marqueurs de cette volonté. Une volonté que j’ai expressément demandé au Président de la République d’accompagner d’indicateurs de progrès. L’heure est à l’action et aux progrès pragmatiquement mesurés.
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