Le 3 octobre dernier, les Associations spécialisées Grandes cultures de la FNSEA ont organisé...
On se souvient qu’en avril l’annonce des résultats historiques de la campagne brésilienne (42,4 millions de tonnes sur la campagne 2023-2024, soit 10 % de plus que le précédent record !) avait poussé les spéculateurs à modifier leurs positions nets-acheteurs vers des positions nets-vendeurs.
Visiblement, sur le mois écoulé, leur perception du marché est restée baissière – et ils l’ont accompagné dans ce sens. Probablement à l’écoute d’un début de campagne brésilienne 2024-2025 à un rythme effréné, les voilà désormais nets-vendeurs de plus de 3,4 Mt de sucre : un record qui n’avait pas été vu depuis deux ans.
Cette forte pression a fait perdre 5 % au sucre sur le marché mondial – alors qu’il avait déjà perdu 10 % le mois précédent. Les spéculateurs n’en sont pas les seuls responsables : la monnaie brésilienne joue aussi contre le sucre. Elle a, à nouveau ce mois-ci, perdu 2 % face au dollar. Depuis le début 2024, le Réal a perdu 7 % de sa valeur, et contribue aussi à la baisse du prix du sucre – en effet, échangé en dollar, les Brésiliens (principaux vendeurs sur le marché mondial) peuvent le vendre moins cher tout en touchant le même montant en Réal.
Bref, un contexte délicat pour le sucre, qui reste pourtant au-dessus de 18 cts/lb : une vraie performance.
Il faut dire que la demande domestique indienne aide. New Delhi autorise la mise sur le marché domestique d’un volume, en juin 2024, supérieur de 8,5 % au volume de l’an dernier, pour limiter la hausse des prix domestique. Et ce même gouvernement s’oppose toujours à l’autorisation de nouveaux volumes d’export. Autre signe porteur : du côté chinois, on entend que le pays profiterait des valeurs actuelles du marché pour consolider ses stocks domestiques – signe qu’il aurait donc une vision haussière du marché pour la seconde partie de l’année 2024.
D’ailleurs, en ce début juin, les cours montrent des signes de légère reprise, alors que la campagne brésilienne semble désormais se normaliser. Cela suffira-t-il à un changement de point de vue des spéculateurs, alors que les analystes s’accordent sur le fait que la campagne 2024-2025 sera plus tendu que la précédente ? En tout cas, les valeurs du sucre, sur le marché mondial, pour une livraison en mars 2025 sont déjà plus élevés que pour une livraison le mois prochain…
Du côté européen, le marché reste attentiste. Les livraisons de mai dernier l’ont été à un prix de 843 €/t, et le marché spot semble désormais se stabiliser, dans l’attente des rendements à venir pour la prochaine campagne : quel sera l’impact des semis tardifs et de la météo maussade du mois de mai ? Et avec quel effet sur le bilan européen ? Aussi tôt dans l’année, répondre à ces questions reste cependant, à l’heure actuelle, proche de la spéculation !
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