La production ukrainienne :

• 29 substances actives (fongicides, insecticides, herbicides) utilisables en Ukraine sur betterave sont interdites dans l’Union européenne.
• 20 % de la surface agricole utile est au sein de structure supérieure à 25 000 ha (contre une moyenne de 167 ha, dont 16 ha de betterave, pour la France betteravière).
• Moins de 20 % des surfaces de betteraves serait au sein de structure appartenant à des planteurs indépendants.

Depuis deux ans : des flux multiplié par 40 !

• Avant la guerre en Ukraine : seulement 20 070 tonnes de sucre étaient autorisées à entrer, par campagne, dans l’Union européenne, l’excédent naturel ukrainien (autour de 400 000 t) était exporté sur sa frontière Est (Ouzbekistan, Tadjikistan, etc)
• Depuis mai 2022, en réponse à l’invasion russe (février 2022), l’Union européenne a levé les droits de douanes sur les produits importés en provenance d’Ukraine ; en 2022-2023, près de 400 000 tonnes de sucre ukrainien ont été importées dans l’Union : c’est vingt fois plus que la campagne précédente !
• La zone betteravière étant éloignée des conflits, le pays a augmenté ses surfaces d’environ 30 % en 2023 : s’attend à un flux d’au moins 750.000 tonnes pour la campagne 2023-2024 (premier contingent). Le pays annonce poursuivre la même tendance l’an prochain, avec une ambition de volume à l’export d’1 Mt en 2024-2025.

Effet des flux ukrainien sur le marché UE

• L’afflux de sucre ukrainien sur l’Union européenne a provoqué une nette baisse des prix spots dans l’UE et casse la dynamique de reprise du secteur : il est passé de 1.000 euros/tonne en septembre 2023 à moins de 800 euros la tonne actuellement.
• L’Ukraine laisse ses débouchés traditionnels (Ouzbekistan, Tadjikistan, etc) à la Russie et livre en notamment en Roumanie, Pologne et Bulgarie, mais aussi en Italie (20%). La perte du marché italien pour la France, représenterait une absence de débouchés pour 300 000 tonnes de sucre français : c’est l’équivalent d’une sucrerie française.
• Les investisseurs européens pourraient délocaliser en Ukraine : (le 3^e groupe allemand, Pfeiffer & Langen, vient de racheter une 6^e sucrerie localement et est ainsi le 2^nd producteur ukrainien.

La réponse actuelle de la Commission européenne

• La Commission européenne a proposé au Parlement et au Conseil, le 31 janvier 2024, de contingenter les flux, pour une durée d’un an, mais seulement à partir de juin 2024.
• L’absence de contingentement avant cette date poussera les flux à s’amplifier d’ici juin prochain et les 750 000 t anticipés seront donc atteint.
• Dans l’état, le projet de règlement n’encadre pas les flux pendant la totalité de la campagne suivante (2024/2025) : il doit donc être complété par des nouvelles mesures permettant d’interrompre les flux, dès à présent.