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La filière betterave-sucre-éthanol demande à nouveau une dérogation pour utiliser les néonicotinoïdes (NNI) pour les semis de 2022, car il n’y a pas encore de solutions alternatives efficaces pour lutter contre les jaunisses virales de la betterave, ni contre les pucerons qui transmettent ces viroses. Nous sommes satisfaits qu’une loi permette l’utilisation de NNI pendant potentiellement trois années en attendant d’identifier ces alternatives, et nous en remercions tous ceux qui l’ont portée. Mais il nous faut chaque année justifier pourquoi cette dérogation est nécessaire, malgré l’éclatante démonstration de la campagne 2020 qui a traumatisé tous les planteurs français par la chute catastrophique du rendement. Depuis, un certain nombre d’entre eux s’interroge à poursuivre la production betteravière en l’absence de solutions, et la simple défection d’une partie d’entre eux suffirait à remettre immédiatement en cause l’existence de plusieurs sucreries françaises. C’est une raison majeure, à nos yeux, d’accorder cette dérogation nationale.
Pourtant, cette dérogation reste dépendante chaque année de critères qui peuvent orienter le choix de nos ministres de publier ou non un arrêté d’autorisation. Il est possible qu’un hiver plus froid retarde l’arrivée des pucerons, mais ne les avons-nous pas vus dès le 8 mai 2021, malgré les gelées dévastatrices du début avril ? Il est possible que l’identification des réservoirs viraux hivernaux soit difficile, mais l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) n’a-t-elle pas déclaré dans une saisine de 2018 que l’impact du puceron vert sur la productivité était fort, que sa fréquence était permanente chaque année, et que l’étendue de la jaunisse était nationale ? Il est possible que certaines régions connaissent une apparition des pucerons plus tardive que d’autres et, dans la mesure où l’impact sur la productivité diminuait avec la tardivité de l’apparition, qu’elles pourraient sembler se passer de dérogation ; mais ne savons-nous pas depuis 2020 que, ce qui était vrai pour les deux polérovirus, ne l’est pas pour la forme grave du virus (BYV) et les co-infections, majoritairement présentes depuis 2020 ? Ce sont des raisons majeures, à nos yeux, d’accorder cette dérogation en 2022, et ce au niveau national.
Enfin, cette dérogation est assortie de contraintes sur les successions culturales qui ne correspondent pas à nos pratiques agronomiques majoritaires dans les rotations habituelles. Nous pouvons regretter que les nouvelles données techniques et scientifiques que l’ITB et ses partenaires ont apportées à l’Anses ne lui aient pas permis de modifier son classement des cultures suivantes. Mais sachons malgré tout en tirer un enseignement positif. En effet, puisque cette agence, qui fait foi en la matière, valide qu’il n’y a pas de risques majeurs pour les pollinisateurs en respectant leur recommandation sur les cultures suivantes, cela devrait rassurer nos opposants si des planteurs utilisent des NNI en traitement de semences pour protéger leurs betteraves en 2022.
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