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Le Salon International de l’Agriculture a fermé ses portes le 5 mars dernier. Avec 615 000 visiteurs, un niveau de fréquentation très élevé, même si le record n’est pas atteint, l’édition 2023 est un succès.
Notre métier suscite l’intérêt et l’admiration aussi, j’ai pu le mesurer très concrètement au cours des nombreux échanges que j’ai eus tout au long de la semaine. Cet engouement tranche avec le bruit médiatique savamment entretenu par les associations environnementales qui cultivent le doute et la défiance vis-à-vis de notre métier et de nos pratiques, sans les connaître.
Notre filière y était évidemment présente avec un stand interprofessionnel présentant la culture de la betterave, la diversité de ses débouchés, le plaisir du sucre et l’énergie du bioéthanol, autour d’animations ayant attiré un public nombreux. Une occasion supplémentaire de rappeler et d’illustrer concrètement sa contribution à notre souveraineté alimentaire, énergétique et sanitaire et à l’économie de nos territoires.
Ce grand rendez-vous agricole a également permis de sensibiliser de très nombreux décideurs politiques aux enjeux actuels et futurs de notre filière : le Président de la République, la Première ministre, le commissaire européen à l’Agriculture, plusieurs ministres dont ceux de l‘Économie et de l’Agriculture, des parlementaires français et européens, des préfets, élus de collectivités locales, représentants de l’administration, nombreux élus agricoles, etc.
J’en retiens la vive attention portée à nos problématiques, dans le prolongement de la forte mobilisation du 8 février dernier à Paris, et la volonté politique de lui apporter des solutions concrètes : la concrétisation de la compensation financière pour 2023 et de véritables solutions techniques pour les années suivantes, telles que celles dont disposent déjà nos voisins européens.
On observe ainsi partout en Europe une augmentation ou un maintien des surfaces betteravières, en écho à l’embellie des marchés. Dans le même temps, année après année, les surfaces continuent à baisser en France, menaçant son rang de premier producteur européen et notre filière. Comment expliquer une telle anomalie ?
Il y a donc urgence pour apporter des réponses concrètes et adaptées : l’annonce par Tereos de sa réorganisation industrielle avec la fermeture de la sucrerie d’Escaudoeuvres et de la distillerie de Morains est une conséquence directe de la baisse des surfaces de betteraves. Elle vient nous rappeler douloureusement que la résilience de notre filière a ses limites. Dans un environnement concurrentiel et au sein d’un marché européen, dit unique, dans lequel subsistent trop de distorsions de concurrence, les surtranspositions entraînent des conséquences irréversibles et affaiblissent notre précieuse souveraineté.
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