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Alors que l’année agricole 2024 était déjà suffisamment morose, les sujets d’irritation ne manquent pas cet automne. À commencer par la Commission européenne qui a récemment annoncé son intention de conclure l’accord de libre-échange avec le Mercosur, en marge du prochain sommet du G20 à Rio de Janeiro, à la mi-novembre. Comble de la provocation, la même Commission, pour faire passer la pilule, se dit prête à instaurer des mesures de compensation financière pour les agriculteurs ! Elle reconnaît donc enfin que les concessions accordées pénaliseront lourdement nos productions. Ce sera le cas pour les volailles et la viande bovine mais aussi pour le sucre, l’éthanol et l’alcool : pour notre filière, le cumul des contingents accordés à ce bloc économique représente l’équivalent de 50 000 hectares, soit plus de 12% des surfaces betteravières françaises !
Je le dis clairement : cet accord avec le Mercosur est d’un autre temps. Pas seulement parce que sa négociation remonte à une vingtaine d’années, mais aussi et surtout car il entérinerait l’entrée massive de produits bon marché et ne respectant pas nos normes de production.
Il est donc crucial que la France maintienne une opposition ferme à sa signature et rallie nos voisins européens à ce refus.
L’automne est aussi la période des discussions relatives au budget des finances publiques de notre pays. À cette occasion, certains parlementaires ont proposé, par amendement, d’instaurer une taxe sur les produits sucrés (contenant 5% de sucres ajoutés et plus). Sous couvert de fiscalité destinée à mieux orienter nos comportements alimentaires, il s’agit avant tout de renflouer les caisses de l’État. Si une telle taxe devait être instaurée, elle aurait plusieurs conséquences néfastes : renforcer l’inflation de nombreux produits alimentaires dans un contexte de pouvoir d’achat déjà en berne ; elle pourrait accentuer la baisse de consommation de sucre et mettre à mal notre filière qui a déjà fermé cinq sucreries depuis 2019. De plus, notre filière doit relever le défi de sa transition énergétique et donc investir massivement. Enfin, lorsqu’on supprime le sucre d’un produit, par quoi le remplace-t-on ? Par des édulcorants de synthèse. Substituer du naturel par de l’artificiel, est-ce un bon signal ?
Pour ces différentes raisons, une telle taxe est donc l’exemple même de la fausse bonne idée. Il faut la combattre vigoureusement !
Enfin, comment ne pas évoquer la mise en œuvre des Programmes d’Action Régionaux nitrates ? Déclinaisons du Programme d’Action National, ces plans portent des mesures d’une grande complexité, souvent incohérentes entre régions et parfois même incompréhensibles, voire inapplicables. Il est urgent de les revoir en profondeur, pour les harmoniser et y mettre de la cohérence.
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