Semis tardifs, manque d’ensoleillement, précipitations abondantes, forte pression de la...
Souveraineté… Ce mot est dans tous les discours politiques et économiques français et européens, quotidiennement dans tous les journaux d’information. Appliqué à l’alimentation suite à la crise sanitaire Covid qui a pointé les faiblesses structurelles de l’agriculture française et européenne, il couvre désormais l’énergie et la reconquête de la production, notamment industrielles, en raison des répercussions de la guerre en Ukraine.
La prise de conscience collective est là : selon l’enquête IFOP révélée lors de l’Assemblée générale 2022 de la CGB, 82 % des Français considèrent que la reconquête de la souveraineté alimentaire et énergétique est prioritaire. Enfin !
Les attentes sont fortes, les besoins sont réels : l’agriculture française et européenne a des atouts indéniables à faire valoir dans cet objectif structurant, tant pour l’alimentation que pour l’énergie, sans que la fonction nourricière première de l’agriculture ne se retrouve concurrencée par la production d’énergies d’origine agricole.
La production betteravière en est un parfait exemple : productrice d’un sucre « localisé », la filière est aussi en capacité de fournir des aliments indispensables pour l’élevage, de participer à une fertilisation efficace, et de produire des biocarburants qui révèlent toute leur importance, tant dans la lutte contre le changement climatique qu’en faveur d’un mix énergétique moins dépendant des importations et accessible financièrement. La filière betterave, rappelons-le, a été pionnière dans la méthanisation et les biocarburants.
Ce rôle central et essentiel, assumé par l’agriculture dans l’objectif de souveraineté, ne doit pas subir la parenthèse qu’a connue le nucléaire, coulé sous les coups des caricatures des idéologues. Nous en subissons aujourd’hui, agriculteurs, industriels et citoyens, les conséquences dramatiques !
Dans un monde marqué par les incertitudes et par l’absence de perspectives réelles, certaines conditions de réussite peuvent d’ores et déjà être posées et actées : relocaliser la production dans les territoires, alléger les contraintes réglementaires et techniques qui plombent l’entrepreneuriat agricole français, accepter et reconnaître les efforts et les solutions apportées par l’agriculture dans un objectif de neutralité carbone, créer les conditions de rémunération justes pour les agriculteurs pour leur permettre d’aller plus vite, plus loin dans les transitions… Et d’être, à long terme, suffisamment nombreux pour relever ces défis alimentaires et énergétiques pour lesquels ils sont attendus.
C’est important d’être attendu ! Et nous répondrons présent ! Alors, redonnons du souffle à l’envie d’entreprendre en agriculture, aux territoires, à la compétitivité des exploitations et des filières. Redonnons aux agriculteurs les moyens pragmatiques et performants pour exercer leurs activités au service de la société !
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