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La campagne betteravière se précise et les premiers arrachages vont débuter dans les toutes prochaines semaines. Jusqu’alors, les conditions climatiques ont globalement été propices à la croissance de nos betteraves, notamment grâce aux pluies de fin juillet et début août. Si les niveaux de richesse sont encore relativement bas, les feuillages sont abondants, avec de bons poids racine, laissant augurer d’un rendement correct, voire mieux si la météo des prochaines semaines reste favorable.
Au printemps, l’arrivée progressive des pucerons dans l’ensemble de la France betteravière nous a fait craindre le pire. Les interventions répétées des agriculteurs pour les contrôler ont permis de limiter leur propagation et l’apparition de la jaunisse dans la majorité des bassins betteraviers, même si la prudence doit encore rester de mise. Pour autant, plusieurs secteurs ne sont pas épargnés et on dénombre des dizaines de parcelles fortement touchées, en particulier en Eure-et-Loir et en Seine-et-Marne et, dans une moindre mesure, dans l’Eure et la Somme. Les symptômes de jaunisse y sont visibles sur plus de 50 % des surfaces, laissant augurer des pertes économiques importantes.
La bonne nouvelle est que nous devrions éviter une nouvelle crise majeure causée par la jaunisse à l’échelle nationale en 2023. La mauvaise est que tous les betteraviers ne seront pas épargnés et, pour certains, la jaunisse aura un impact significatif sur les rendements de l’année.
À la suite de la décision brutale de la Cour de Justice de l’Union européenne d’interdire l’utilisation de semences traitées avec des NNI en janvier dernier, le ministre de l’Agriculture s’est engagé devant le Parlement à compenser intégralement les pertes causées par la jaunisse. Par communiqué de presse publié le 10 août, la CGB a réaffirmé la nécessité que cet engagement soit respecté, quelle que soit l’ampleur de la crise et quel que soit le véhicule réglementaire mobilisé pour le mettre en œuvre. Il en va à la fois du crédit de la parole publique du gouvernement et de la confiance des planteurs, confrontés de nouveau à une inquiétante impasse technique.
En effet, ce sont les dernières tonnes qui font notre revenu, rappelons-le ! Nos charges de production, (variables et de structure), sont passées de 2 200 €/ha en 2020 à plus de 3 000 €/ha en 2023. Cette évolution inédite requiert d’avoir à la fois un rendement correct et un prix vraiment rémunérateur pour que l’agriculteur continue à faire de la betterave. C’est donc bien l’évolution future des surfaces et, par extension, celle de notre filière qui sont en jeu. Par ailleurs, au plan plus pratique, il devient urgent que l’État valide les modalités de calcul de l’indemnisation des pertes de rendement dues à la jaunisse et qu’il précise les démarches à suivre pour les planteurs concernés. Enfin, au-delà du respect de cet engagement, les betteraviers ont aussi besoin de réponses techniques et de moyens de production efficaces et compétitifs ; il est donc urgent que les pouvoirs publics apportent des solutions au plan réglementaire avant les prochains semis.29
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Semis tardifs, manque d’ensoleillement, précipitations abondantes, forte pression de la...
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