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Face à la guerre en Ukraine, notre agriculture retrouve ses lettres de noblesse comme levier de souveraineté et d’action géostratégique dans les équilibres alimentaires mondiaux. Ce conflit ouvre un défi pour notre secteur betteravier français et même européen : comment pallier la mise à l’écart de la mer Noire du commerce mondial face aux enjeux énergétiques et alimentaires ? La moitié de la potasse utilisée en France provient de Biélorussie et de Russie, quand sur les engrais azotés, le rôle de la Russie est majeur grâce à ses gisements de gaz. Notre dépendance est forte et appellera à court et moyen terme à une remise à plat de notre stratégie continentale.
Aussi, au moment où nous semons nos betteraves, tout un chacun réalise notre dépendance aux hydrocarbures russes face à la montée du prix du GNR, voire aux difficultés d’approvisionnement qui se font jour dans certains départements. Sur la base des prix de marché actuels des intrants, cela représenterait un renchérissement de 15 à 20 % de nos coûts de production : cela commence à se sentir dans les exploitations, ce sera encore plus prégnant si la situation perdure.
Mais au-delà, l’envolée des prix du gaz qui ont triplé en 3 semaines et ont été multipliés par 14 depuis décembre 2020 pose une problématique majeure pour notre secteur sucrier qui est le plus important consommateur d’énergie parmi nos industries agroalimentaires. Si notre gouvernement doit être prêt à activer un bouclier tarifaire sur les coûts de l’énergie (industrie et agriculture), l’esprit d’Egalim pour lequel nous nous sommes tant battus devra se retrouver dans les négociations commerciales du sucre issu des betteraves que nous mettons en terre. Et c’est à un esprit de responsabilité que nous appelons, non seulement nos groupes sucriers, mais surtout notre industrie agroalimentaire, pour assurer la pérennité d’une filière betterave-sucre européenne très exposée à cette explosion des prix du gaz.
Au-delà, notre secteur a également des atouts à faire valoir pour contribuer à notre indépendance énergétique. Les verrous, quant à la production de biogaz à la ferme, doivent être levés rapidement, que ce soit relatif aux lourdeurs administratives, aux limites de production liées aux contrats passés ou encore en permettant une fertilisation, voire une irrigation des CIVE en cohérence avec les bonnes pratiques agronomiques.
Déverrouillons également notre production de biocarburant issue de nos territoires : cela passe par des objectifs nationaux renforcés et par une mutualisation au niveau européen du plafond de 7 %, pour les biocarburants issus de culture agricole. Pendant une semaine, nous avons porté les enjeux de notre filière lors du salon de l’Agriculture auprès de notre ministre de l’Agriculture, de notre ministre de l’Économie et de l’ensemble de nos responsables politiques. À contexte exceptionnel, mesures exceptionnelles : faisons bloc pour que notre filière puisse contribuer à l’effort collectif que cette situation appelle.
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