Quelle hausse ! Le sucre brut, sur le marché mondial, a gagné plus de 20 % en moins d’un...
Depuis le printemps 2017, le prix du sucre sur le marché mondial n’a jamais été aussi élevé. Le cycle plus déficitaire dans lequel nous entrons est de nature à redonner des perspectives aux différentes filières sucrières. Reste que cette situation doit se matérialiser plus nettement sur un marché européen qui demeure net importateur.
Dans ce cadre, l’arrêté qui nous permet d’avoir accès aux néonicotinoïdes pour protéger nos betteraves, tout comme les indemnisations que nous avons obtenues, sont de nature à nous redonner des perspectives.
Que de chemin parcouru depuis les premières infestations de pucerons intervenues il y a 10 mois, qui ont fait mettre un genou à terre à nos exploitations et à notre filière !
Alors certes, ces avancées n’ont pas été totalement à la hauteur de ce que l’on pouvait légitimement attendre. Les niveaux de franchise ne permettront pas de répondre autant qu’on l’aurait souhaité aux difficultés du plus grand nombre d’entre nous et le cadre des « minimis » va limiter l’efficacité du dispositif. Mais les références historiques retenues (les trois meilleures années de 2015 à 2019), le prix de 26 € ou encore le plancher de 100 €, sont les vrais points positifs de ces dispositifs.
Concernant l’arrêté, les contraintes sur nos successions culturales sont inconcevables pour la bonne rotation de nos cultures, la résilience économique de nos exploitations ou même le bol alimentaire des pollinisateurs. Pour autant, l’avis de l’Anses faisait montre d’une insuffisance des connaissances scientifiques de notre agence sanitaire, qui a conduit à un arrêté restrictif dont le gouvernement ne pouvait s’éloigner pour des raisons de robustesse juridique. Mais les annexes sur les dispositifs d’atténuation pour le colza et le maïs indiquent que, si nos Instituts techniques se mobilisent suffisamment pour apporter les éclairages scientifiques nécessaires, alors il demeure un espace pour permettre d’ajuster un cadre réglementaire de manière plus pragmatique. L’ITB a une lettre de mission claire pour un engagement total sur ces sujets.
Au moment où cette séquence politique se clôture et où les compromis entre les différentes parties prenantes peuvent légitimement conduire à des déceptions, il nous faut aussi voir d’où l’on vient. Les évolutions de la loi, de la réglementation, les indemnisations et les budgets pour la recherche nous donnent un bol d’oxygène. Les meilleures perspectives de marché nous en offrent un autre. Mais ne soyons pas crédules, notre filière est en sursis et c’est un esprit de reconquête collectif qui doit continuer à nous habiter pour relever durablement notre filière.
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