Semis tardifs, manque d’ensoleillement, précipitations abondantes, forte pression de la...
Carbone et betteraves. Ce n’est pas nouveau, c’est même une évidence. Véritable pompe à carbone, la betterave est depuis de nombreuses années une culture privilégiée pour la bioéconomie et la production de bioéthanol et de biométhane. L’E85 connaît en 2021 une croissance de plus de 20 % en France, signe d’une reconnaissance forte des Français. Et nos compatriotes ne s’y trompent pas. En effet, du puits à la roue, le bilan CO2 de l’E85 est tout simplement excellent ; meilleur que les hydrocarbures fossiles, il l’est également souvent par rapport à l’électrique quand on intègre la batterie chinoise sur l’ensemble de son cycle de vie ! D’autant que l’E85 nous permet de nous détacher de notre dépendance au pétrole de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) ou de la Russie. De la même manière, nos 10 % de pulpes envoyés en méthanisation aujourd’hui sont un autre levier de notre souveraineté énergétique, qui repose sur notre betterave.
Mais un nouvel enjeu se présente à la porte de nos exploitations. Comment participer à l’effort collectif de réduction des émissions et exploiter au mieux la capacité de stockage dans nos champs ? Car si nos sucreries sont soumises à des contraintes d’émission, nos exploitations vont dorénavant avoir accès à un marché libre de la compensation carbone depuis la validation, par le ministère de l’environnement, de la méthode bas carbone que nous avons construite pour les grandes cultures. Seulement, à ce jour, 99 % de ces compensations carbone sont achetées à l’étranger par nos grandes entreprises à des prix inférieurs à 10 € la tonne de CO2.
Aujourd’hui, nos collègues de l’élevage, de l’arboriculture ou de la foresterie ont commencé à organiser la commercialisation de carbone pour leurs secteurs et les prix de vente sont autour de 30 €/t de CO2. Ils valorisent le caractère local des projets et les cobénéfices sur d’autres volets environnementaux. La démarche est pertinente, mais cette rémunération reste encore fragile pour fonder un modèle économique robuste. Nous devons encore mobiliser nos Instituts techniques pour identifier les leviers et construire la boîte à outils. Et nous devons encore organiser la commercialisation pour pouvoir valoriser au mieux ce type de démarche ; idéalement dans une approche œcuménique entre l’ensemble des filières agricoles.
D’autant que, lorsqu’on observe l’envolée du prix de la tonne de carbone à plus de 60 €/t sur le marché réglementé, on ne peut s’empêcher de se dire qu’il ne tient qu’à nous collectivement (profession, pouvoirs publics) de bâtir le modèle pour relocaliser en France nos leviers d’actions pour le climat, en perpétuant un modèle agricole qui allie économie et environnement, pour mieux conforter notre souveraineté alimentaire et énergétique.
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