Semis tardifs, manque d’ensoleillement, précipitations abondantes, forte pression de la...
Décidément, la Commission européenne n’a pas peur d’être en décalage avec la plaine…
D’un côté, les agriculteurs s’interrogent et s’inquiètent : la plupart n’ont que des promesses orales pour anticiper un prix de betterave pour les semis prochain. Les charges explosent autant que les contraintes agronomiques, et une nouvelle baisse de surfaces semble inéluctable en France.
Et pendant ce temps, la Commission européenne vient de rendre publique son étude faisant le bilan post quota du secteur sucre en Europe. Et que devons-nous en retenir ? Et bien rien, ou presque !
Dans son rapport, la Commission estime que les impacts de la fin des quotas et du prix minimum n’ont eu que des « effets indirects sur la viabilité économique des principaux acteurs de la chaîne de production ». Elle estime que la filière a démontré une « résilience satisfaisante » ! Les ex-planteurs de la plaine de Cagny et des Limagnes apprécieront …
Bref, la Commission estime qu’elle a bien fait d’abolir les quotas et qu’aucune mesure complémentaire n’est nécessaire ! « Je vais bien, tout va bien… !! » : sûrement la méthode Coué ! Pour autant, certains points de cette étude doivent retenir notre attention.
Tout d’abord, elle salue l’initiative française de lancer un instrument de stabilisation des revenus (ISR) en 2022, un projet porté par la CGB, et souligne que cela peut être un instrument utile de gestion des risques. Dans ce cadre, on appréciera également la communication du ministère de l’Agriculture qui en soutient le déploiement. Reste à ce que les moyens financiers suffisants soient mis à disposition.
Ensuite, elle souligne utilement le besoin de conserver les moyens de production nécessaires pour les producteurs (accès à l’eau, produits de protection des plantes, etc.), dans le contexte du Green Deal et de la proposition de règlement de la Commission pour une utilisation durable des pesticides, qui consacre l’objectif de réduction de 50 % des produits phytopharmaceutiques.
Et enfin, elle appelle à l’innovation contractuelle entre planteur et sucrier, y compris en ce qui concerne l’indexation de prix de betterave sur les marchés à terme du sucre, une solution « efficace pour faire face à la volatilité des prix pour les producteurs », en citant l’exemple australien.
Pendant ce temps, la CIBE et la CGB ne sont pas restées inactives. La CGB a formulé, en 2021, des propositions concrètes pour se lancer dans cette innovation. Nous attendons avec impatience les propositions de nos opérateurs sucriers… De même, sur l’ISR, la CGB a fait le travail : deux régions sont déjà engagées dans l’initiative.
Sur la contractualisation entre vendeurs et acheteurs de sucre, au-delà de la loi Egalim 2, la CIBE a récemment confié au cabinet LMC une étude visant à proposer concrètement des voies d’amélioration. Elle formule des propositions concrètes pour faire évoluer la négociation des prix du sucre de contrats à prix fixes vers des contrats « prime Europe » indexés sur le marché mondial pour s’adapter au contexte libéralisé post quota.
On aurait aimé que l’innovation vienne de la Commission. Cette étude nous montre une nouvelle fois que c’est à la filière de faire des propositions. Le maillon planteur se montre à la hauteur : on attend désormais que la suite de la filière prenne, elle aussi, ses responsabilités !
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