Semis tardifs, manque d’ensoleillement, précipitations abondantes, forte pression de la...
Dès que la mise en cause des molécules néonicotinoïdes a laissé envisager leur interdiction prochaine, tous les sélectionneurs ont amplifié les travaux de recherche consacrés à cette maladie complexe provoquée par trois virus différents. Les très sévères attaques constatées en 2020 ont entraîné une mobilisation totale des semenciers pour exploiter au maximum la période de sursis accordée par la dérogation d’utilisation des néonicotinoïdes jusqu’en 2023, obtenue de haute lutte par la profession. Aujourd’hui, l’investissement des sélectionneurs sur la jaunisse est massif puisqu’il mobilise 25 % des budgets de recherche dont une partie est menée collectivement, à travers les projets Flavie et Probeet lancés en 2021 et soutenus par le Plan national de recherche et d’innovation (PNRI).
Où en sommes-nous aujourd’hui ?
L’ensemble des résultats de l’expérimentation 2022 ne seront pas connus avant fin décembre, mais on peut cependant avancer des premiers chiffres :
– Les variétés avec une allégation de « bon comportement à la jaunisse » dont nous disposons déjà permettent de réduire significativement la nuisibilité d’une forte attaque de jaunisse comme celle de 2020. Là, où les pertes de rendement étaient de 40 à 50 %, elles seraient limitées à 10 à 15 %.
– Les variétés tolérantes à la jaunisse n’ont pas encore, en l’absence de jaunisse, le potentiel de rendement des meilleurs hybrides disponibles pour les semis 2023, l’écart est sans doute là encore autour de 15 %.
Les premières variétés tolérantes à la jaunisse pour les semis 2024 répondront aussi aux différentes situations auxquelles les planteurs sont confrontés : rhizomanie, forte pression rhizomanie, nématodes et cercosporiose.
Cet écart de potentiel de rendement entre ces nouvelles variétés et celles actuellement disponibles ne sera pas encore comblé en 2024 et il faudra sans doute attendre 2026 ou 2027 pour qu’il le soit. Cela peut paraître long mais c’est trois à quatre fois plus rapide que dans le cas des premières variétés tolérantes à la rhizomanie ou aux nématodes. C’est possible grâce aux outils de sélection modernes dont nous disposons aujourd’hui, notamment le marquage à haut débit, et grâce à la connaissance complète du génome de la betterave.
La betterave sucrière est l’espèce agricole qui, proportionnellement à son importance en termes de superficie ou de marché des semences, bénéficie de l’effort de sélection végétale le plus conséquent. Les six sélectionneurs qui proposent des semences aux betteraviers français vont continuer à investir massivement pour que la filière conserve sa compétitivité et la culture son attractivité pour les producteurs. Notre sort est de toute façon étroitement lié à celui de la filière. Signe de cette mobilisation, toutes les variétés déposées dans les essais officiels en 2023 porteront une allégation de tolérance ou de résistance à la jaunisse.
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