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2017 est notre année de référence en productivité betteravière, elle cochait toutes les bonnes cases avec un rendement proche des 100 t/ha en moyenne nationale. Ce fut une année proche de la normale, avec des semis précoces, un printemps chaud mais pas trop sec, une protection sereine contre les pucerons, une bonne maîtrise des maladies, une récolte plus tardive en moyenne, et un climat hivernal stable favorisant la conservation en silo. Les sept dernières années ont toutes été hors normes : sécheresse et canicule, jaunisse virale, gel au printemps et resemis, pluviométrie en excès, manque de luminosité, ou bioagresseurs non contrôlables. Le millésime 2024 est malheureusement de la même veine, et une grande déception attend notre filière cette année, comme pour celles du vin, du miel, ou encore des céréales d’hiver.
Les raisons sont nombreuses et déjà identifiables, même si toute la filière reste mobilisée aujourd’hui pour tenter d’en mesurer l’impact pour chacune. Sans être exhaustifs, les éléments négatifs se sont accumulés avec la tardiveté des semis, l’excès de pluviométrie, la faible luminosité, le retour du mildiou après dix ans d’absence, et une minéralisation d’été supérieure à la normale. Nous regarderons également les possibles causes agronomiques, notamment le tassement des sols. Notre filière produira des enquêtes pour collecter le maximum d’informations, puis les analysera pour comprendre et expliquer la faiblesse des rendements cette année, notamment celle de la richesse de nos betteraves.
Pour autant, devrions-nous nous résoudre au mieux à des rendements moyens les années à venir ? Je ne partage pas cette fatalité car des solutions existent, et des pistes peuvent s’ouvrir rapidement sur un avenir moins sombre pour la betterave : une meilleure résistance variétale aux bioagresseurs, une offre diversifiée du désherbage chimique et mécanique pour améliorer efficacité et sélectivité, une volonté de semer tôt quand c’est possible pour maximiser le potentiel de rendement, des outils d’aide à la décision (OAD) permettant de conseiller au niveau de chaque parcelle.
Comment mettre en œuvre ces solutions plus rapidement ? En demandant des décisions simples, par ceux qui prônent et soutiennent la transition agroécologique : ouvrir sans délais une voie sans obstacles aux NGT pour que les sélectionneurs proposent des solutions génétiques pour lutter efficacement contre les bioagresseurs, modifier à la baisse la lourdeur des contraintes administratives d’homologation des produits naturels de biocontrôle, ne plus interdire de produits phytosanitaires avant d’avoir obtenu des solutions efficientes, faciliter dans la durée la recherche de solutions transversales et alternatives en boostant le PARSADA*. C’est à ce prix, entre autres, que la France et l’Europe obtiendront durablement leur souveraineté alimentaire, et que les paysans poursuivront leur métier avec sérénité, tout en sachant qu’il y aura de bonnes années et de moins bonnes, avec un certain réalisme.
*Le PARSADA est le plan d’action stratégique mis en place par le gouvernement pour anticiper le retrait européen des substances actives et le développement de techniques alternatives pour la protection des cultures.
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