La profession betteravière s’est toujours distinguée par la qualité de son organisation. Une des raisons qui me semble fondamentale repose sur le fait que, lorsqu’on investit 300 millions d’euros dans une sucrerie qui pour fonctionner doit fédérer plusieurs centaines d’agriculteurs, qui eux-mêmes doivent investir des sommes importantes (400 000 à 500 000 euros pour une arracheuse ou 1 000 euros de parts sociales de coopérative), il vaut mieux y aller en ordre de bataille…
Cela est valable qu’il y ait des quotas ou non. Je le dis pour ceux qui pensent qu’une filière organisée ne vaut que lorsque le marché est régulé. Au contraire, face à la concurrence, aux évolutions de la demande des consommateurs, à l’ambition sociétale d’amélioration de nos pratiques industrielles et agricoles, il faut nous coordonner mieux. Rappelons à cet égard que, d’un point de vue global, notre industrie et notre agriculture sont toutes deux en difficulté, avec pour résultat des retombées particulièrement négatives dans nos territoires ruraux.
L’idée de notre gouvernement de lancer un pacte productif est bonne, avec l’ambition de parier sur certains secteurs d’avenir. Cela peut surprendre mais les besoins d’innovation de ruptures, portées dans le cadre du rapport Potier destiné à orienter ce pacte productif, embrassent beaucoup de nos priorités : développer l’agriculture de précision et le biocontrôle, décarboner l’industrie, encourager les carburants durables et les produits biosourcés…