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Les discussions sur la réforme de la PAC entrent dans leur phase finale entre le Parlement européen, le Conseil et la Commission européenne. Les enjeux et les attentes pour les betteraviers européens se concentrent sur trois grands chapitres.
Le premier concerne le soutien aux agriculteurs, avec la conditionnalité renforcée des aides directes et les fameux éco-schémas. Le rôle positif de la betterave pour l’environnement et la capture du carbone devraient permettre aux betteraviers d’aller chercher ces « paiements verts » avec, cependant, certaines contraintes et un calendrier à étudier. Des cofinancements seront également disponibles pour des outils de gestion des risques. Des améliorations en termes d’indemnisation et de cofinancement dans cette nouvelle PAC devraient favoriser une mise en œuvre plus accessible. Dans la mesure où les risques de marché, ainsi que les risques climatiques et sanitaires, deviennent de plus en plus importants et peuvent potentiellement mettre en péril le secteur, ces outils ne devront pas être négligés par les betteraviers.
Le deuxième dossier concerne les Plans Stratégiques Nationaux qui devront participer aux objectifs du pacte vert européen. Et oui, comme si la PAC n’était pas suffisamment complexe, les législateurs européens ont « acté » d’y rajouter les objectifs du pacte vert, en termes de réduction des émissions de gaz à effet de serre, de diminution des pesticides et de fertilisants, d’augmentation des surfaces bio etc. À ce niveau, l’inquiétude pour les betteraviers européens augmente encore d’un cran. La réduction des pesticides et la disparition des substances actives sont déjà un problème dans grand nombre de pays. Demander encore plus sans nouveaux outils n’est pas acceptable. Les betteraviers vont devoir faire œuvre de pédagogie pour mettre en évidence les progrès déjà réalisés et expliquer ce qui est faisable et ce qui ne l’est pas.
Enfin, le troisième dossier de la réforme de la PAC concerne l’organisation des marchés : le règlement OCM (organisations communes des marchés). Sur ce dossier, les attentes et les enjeux sont importants pour les betteraviers. Ce règlement ne devrait plus être réformé avant longtemps ; or, c’est celui qui définit les filets de sécurité et les mesures exceptionnelles à activer en temps de crise. Notre secteur est en tension depuis 3 ans sans qu’aucun filet de sécurité ni mesure exceptionnelle n’ait pu être activé. Il y a donc un problème qu’il nous faut corriger avec les législateurs. Permettre au sucre d’être éligible aux mesures d’intervention publique, améliorer le suivi des marchés, avoir un mécanisme d’alerte précoce en temps de crise qui oblige la Commission à proposer une ou des solutions, améliorer les mesures de contrôle volontaire de l’offre en période de crise, sont des propositions du Parlement européen qui vont dans la bonne direction. Nous en avons besoin pour notre
secteur, c’est une question de rentabilité et de durabilité de la filière. Mais, on le sait, au sein du Conseil, certains États membres, les plus libéraux, sont loin d’être convaincus.
Une certaine « fatigue » s’est installée pour ces discussions qui doivent se terminer dans les prochains mois. Mais pour les betteraviers, la précipitation ne doit pas l’emporter : les changements profonds qu’ils devront mettre en œuvre au 1er janvier 2023 dans un contexte de crise, de plus en plus incertain et risqué, méritent des échanges de fond et des solutions concrètes.
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