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La saison 2023-2024 des arrachages de nos betteraves est lancée, avec des ouvertures d’usines programmées entre le 8 septembre et le 3 octobre. L’optimisme est de mise car les prévisions de rendement sont bonnes, en dépit de niveaux de richesse encore bas – bien inférieurs à 16 ° dans certains cas – pour les premiers arrachages, appelant les betteraviers à bien choisir leurs premières parcelles à récolter.
Le niveau des marchés devrait permettre de rémunérer les betteraves 2023 autour de 55 €/tonne : entre 850 et plus de 1 000 euros la tonne pour le sucre destiné au marché européen, entre 70 et 80 €/hectolitre pour l’éthanol et l’équivalent d’au moins 3 €/tonne à 16 °S pour la pulpe. Il appartiendra ensuite à chaque groupe sucrier, en particulier les coopératives, de préciser ses choix de rémunération des betteraves.
La conjoncture est redevenue très favorable et se traduit par des niveaux records de prix. C’est une bonne nouvelle à plusieurs titres.
Tout d’abord parce que notre filière est convalescente après une succession inédite d’années difficiles, que ce soit au plan économique, climatique ou encore sanitaire. Le retour à une rentabilité pour l’ensemble de ses acteurs est bienvenu, notamment pour faciliter l’investissement à la fois dans nos fermes et dans les outils industriels.
Ensuite, il faut sans cesse rappeler que les coûts de production betteraviers ont fortement augmenté ces dernières années (+30 % depuis 2020). Et même si l’on peut raisonnablement espérer une légère baisse en 2024, essentiellement imputable au prix des engrais, nos coûts vont rester durablement plus élevés. Cette réalité doit aussi être intégrée à l’équation du partage de la valeur.
Enfin, une autre réalité s’est imposée ces dernières années : entre les accidents climatiques et sanitaires, nos rendements sont devenus plus incertains et plus variables. La réforme de l’assurance climatique est une réponse qui va dans le bon sens. Mais elle reste partielle. Reste à sécuriser nos moyens de production pour sortir des impasses techniques. Et de ce point de vue, le compte n’y est pas du tout. Pour cette raison, aux côtés de l’AGPM, de l’AGPB, de la FOP et de l’UNPT, nous avons alerté les pouvoirs publics sur la nécessité de changer de méthode quant au plan de réduction des phytos annoncé par notre Première ministre en début d’année.
Nous devons aussi nous projeter dans l’avenir et les prochains semis, en évitant toute forme d’euphorie et en gardant à l’esprit que le marché européen du sucre ne bénéficie plus d’aucun filet de sécurité. Or, en 2024, il faut s’attendre à un afflux important de sucre d’Ukraine, dont le marché intérieur s’est effondré. Rien ne garantit le prix des betteraves qui seront semées au printemps prochain : le marché mondial reste ferme, mais il pourrait se retourner. Et si l’Union européenne augmentait ses surfaces de 5 à 10 %, en cas de bons rendements, elle redeviendrait excédentaire avec pour conséquence de faire converger le prix européen vers le prix mondial, ce qui serait synonyme d’une valorisation bien moindre des betteraves. Ce constat doit appeler l’ensemble des acteurs européens du sucre à une maîtrise des surfaces en 2024.
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Semis tardifs, manque d’ensoleillement, précipitations abondantes, forte pression de la...
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