Le plan d’accompagnement présenté à la filière par le ministre de l’Agriculture le 9 février dernier se concrétise jour après jour. Je tiens ici à saluer la pleine mobilisation des services de notre ministère de tutelle pour lui donner corps et mettre en œuvre les différentes annonces qui ont été faites et sont de nature à rassurer.
Au plan technique, les moyens de lutte contre les pucerons vont être renforcés avec la possibilité de faire trois applications de Movento et celle d’utiliser le Teppeki à un stade plus précoce (cotylédons) que celui autorisé à ce jour (2 feuilles). D’autres dispositions permettront de contrôler plus efficacement les risques relatifs aux réservoirs viraux (repousses de betteraves et cordons de déterrage).
Au plan réglementaire, la France s’est mobilisée auprès de la Commission européenne et des autres Etats Membres afin de garantir une application homogène de la décision de la Cour de Justice de l’Union Européenne et empêcher des distorsions de concurrence au sein de notre marché commun que nous, planteurs, ne pourrions pas comprendre. Il en va de la crédibilité des institutions européennes.
Au plan économique, le dispositif de compensation intégrale des pertes qui seraient dues à la jaunisse, sans franchise, ni plafonnement, comme s’y est engagé Marc Fesneau tarde à se matérialiser concrètement. Le dispositif retenu – les mesures de crises – prévu par l’Organisation Commune des Marchés de produits agricoles nécessite d’être construit solidement et ensuite argumenté auprès de la Commission européenne qui devra le valider. Cette démarche va nécessiter plusieurs semaines et ne pourra donc pas être pleinement finalisée avant les semis.
Néanmoins, à quelques jours des premiers semis justement, il est primordial de pouvoir rassurer les planteurs à la fois sur la robustesse du dispositif proposé et son instruction par la Commission européenne mais également sur les modalités pratiques qui seront mises en œuvre pour calculer la compensation financière des éventuelles pertes induites par la jaunisse et devant revenir à chaque planteur, à travers ce dispositif.
Or, à ce jour, je le dis avec transparence et objectivité, toutes les garanties ne sont pas encore apportées. La CGB et la filière y œuvrent au quotidien avec les services de l’Etat, afin de mettre à profit le temps fort du Salon International de l’Agriculture qui s’ouvre ce 25 février. Nous avons en effet collectivement besoin de matérialiser le plus concrètement possible le signal fort envoyé par le Ministre à notre filière et ce dans les plus brefs délais.