Plusieurs de nos groupes sucriers ont communiqué ces dernières semaines sur des résultats financiers 2019-2020 difficiles, tout en indiquant des perspectives d’amélioration pour le prochain exercice.
La communication financière en temps de crise est un exercice délicat et impose naturellement de redonner des perspectives à l’ensemble des partenaires.
Il reste que, dans le cadre de ces communications, les messages portant sur la rémunération des betteraves sont restés pour le moins discrets. On doit pourtant constater qu’en 2019, le prix moyen de betterave payé en France est le plus bas que l’on ait connu de mémoire de betteravier. Ce constat est plus marqué encore dans nos coopératives qui, de manière inédite, vont moins bien payer les betteraves que tous les opérateurs privés.
Ces deux derniers exercices ont conduit nos entreprises à puiser dans leurs fonds propres pour assurer le fonctionnement de leur activité, fragilisant ainsi leur assise financière.
Dans le même temps, les programmes de rigueur budgétaire ont souvent conduit à une érosion des investissements dans nos sucreries, hypothéquant une partie de notre compétitivité future.
Il faut avoir la lucidité de constater que la filière française n’est pas la moins touchée d’Europe, comme en témoigne la fermeture récente de quatre sucreries. Il n’est pas question de se morfondre sur une situation difficile mais bien de réaliser un diagnostic réaliste qui doit mener à l’action.