Semis tardifs, manque d’ensoleillement, précipitations abondantes, forte pression de la...
Si les prix du sucre restent à des niveaux plus vus depuis la fin des quotas, avec certaines ventes de sucre qui sont rapportées à plus de 900 €/t, notre filière demeure suspendue à la tension forte sur les marchés du gaz et à une météo agricole qui inquiète. Avec des prix du gaz qui dépassent 300 €/MWh, notre filière n’a pas d’autres choix que de répercuter cette hausse de coûts, alors que les disponibilités en sucre européen sont soumises à l’incertitude météorologique actuelle. D’autant que la menace de restriction quant à l’accessibilité au gaz en fin d’année-début d’année prochaine demeure, selon l’évolution du conflit russo-ukrainien.
Mais, en tant que betteravier, nous sommes aujourd’hui préoccupés par le développement de nos betteraves. Les prélèvements réalisés dans nos exploitations révèlent des rendements de sucre élevés par rapport à la normale. Ce qui, au vu de l’été caniculaire, traduit la grande résilience de la betterave. Mais celle-ci a aussi ses limites et selon les sols et l’hydrométrie de ces dernières semaines, elle est atteinte pour beaucoup.
Avec des bouquets foliaires nettement plus faibles que d’habitude, nos betteraves se développent moins vite, voire plus du tout, dans les pires cas. D’autant que la météo à 15 jours n’est pas très rassurante avec des perspectives qui restent chaudes et sèches.
Alors que les arrachages débutent à peine, pour certains les sols sont tellement secs qu’il n’est même pas envisageable de rentrer dans les champs. Le dérèglement climatique à l’œuvre va donc nous conduire vers une nouvelle année atypique. Mais force est de constater qu’au cours des 5 dernières années, la France betteravière a connu 4 épisodes de stress hydrique, ce qui doit conduire à adapter nos stratégies.
L’issue du Varenne de l’eau est pour le moment décevante par rapport à nos besoins agricoles d’aménagement pour pouvoir disposer d’eau aux périodes cruciales, de manière à irriguer les cultures essentielles à l’alimentation de nos concitoyens. Et la betterave doit également pouvoir en bénéficier dans un large nombre de départements.
Et puis, il y a les discussions en cours sur l’assurance récolte qui ont duré tout l’été entre le ministère de l’Agriculture, Bercy et nos organisations agricoles. Le contexte de l’année rappelle combien nous avons besoin d’un choc assuranciel. Le ministère a refusé de revoir le barème d’indemnisation de l’année prochaine malgré l’envolée des coûts de production. Et si « omnibus » n’est pas appliqué avec une franchise à 20 % et un taux de subventionnement à 70 %, nous pensons qu’avec la hausse des tarifs d’assurance qui est attendue, par rapport à la forte sinistralité de ces dernières années, il existe un risque de régression de l’assurance récolte dans certaines de nos régions. Les discussions qui vont se dérouler dans les prochaines semaines seront cruciales, mais les enjeux d’adaptation de notre agriculture au changement climatique ne le sont pas moins.
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