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Le mois de septembre est souvent mouvementé pour le cours du sucre. D’une part, les termes proches du sucre brut et du sucre raffiné changent, et, d’autre part, ce mois correspond à la préparation de l’entrée en nouvelle campagne, pour les pays produisant sur un modèle Octobre/Septembre. Même si ces derniers sont minoritaires, l’impact psychologique reste fort.
Cela a été le cas cette année. Le 28 septembre, FoLicht a revu ses bilans sucriers mondiaux, et le déficit pour 2019-2020 est désormais vu autour de -5,6 Mt. Le déficit pour 2020-2021 est, lui, estimé à -1,7Mt. Cela conduirait à des stocks de fin de campagne (en septembre 2021 donc) à 39 % de la consommation, un plus bas depuis 2017.
On peut donc s’attendre à ce que les fondamentaux reviennent dans le jeu. Et en effet, l’expiration du terme d’octobre a conduit à la livraison de 2,6 Mt de sucre – une quantité majeure qui peut laisser à penser que certains intervenants anticipent donc une moindre disponibilité dans les mois à venir.
Attention cependant à rester prudent.
Certes, le sucre brut se négocie au-dessus de 13,5 cts/lb, une valeur que l’on n’avait pas vu depuis la crise Covid-19. Mais c’est aussi parce que les spéculateurs sont désormais nets-acheteurs de presque 8 Mt, un montant que l’on n’avait pas vu depuis février 2017, et qui peut avoir aussi pour origine les craintes d’un éventuel phénomène La Niña dans les semaines à venir.
Mais cette reprise peut désormais être capée par la monnaie brésilienne, qui a perdu à nouveau 6 % en septembre,et qui conduit le sucre, libellé en Réal, à un niveau record (+18 % sur le mois !). Mais, sachant que 75 % de la canne brésilienne est déjà transformée, et que l’éthanol domestique est élevé (en Réal, mais pas en dollar) est-ce que ce plafond va tenir ?
Un autre point à garder à l’esprit est que l’augmentation de la valeur du sucre est bien moindre en ce qui concerne le sucre blanc. La prime de blanc revient autour des 75 US$/t. Est-ce parce que le sucre raffiné est toujours plus lent à réagir, ou est-ce une préparation à la probable nouvelle vague de soutien à l’export de la filière indienne, qui produit elle-même du sucre blanc ? L’avenir nous le dira, et le mois à venir sera à scruter : le mouvement va-t-il s’amplifier, ou assiste-t-on à un feu de paille basée sur la spéculation ?
En tout cas, en Europe, la progression reste lente et sans commune mesure avec la chute de la production européenne : la campagne qui ouvre s’annonce nette importatrice de 1,7 Mt. On s’attend à des prix, déjà négociés, autour de 380-400 €/t sortie sucrerie, bien que l’on devra faire massivement appel à des importations : jusqu’à 2,6 Mt pour équilibrer le bilan, un niveau jamais vu depuis la fin des quotas ! Quant au bioéthanol, il reste à des niveaux intéressants (au-dessus de 70 €/hl pour le carburant) : ce dernier débouché devrait donc représenter le débouché de 25 % des betteraves françaises. C’est un record, et de quoi améliorer la valorisation de nos betteraves.
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