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Nouveau mois, nouveau record : le 25 octobre dernier, le sucre brut a temporairement atteint 28 cts/lb, une valeur que l’on n’avait pas vue depuis 12 ans.
Aucune nouvelle majeure n’a été cependant à noter, pendant le mois : tous les analystes prévoient un déficit mondial sur la campagne en cours (2023-2024) ; le dernier chiffrage en date est celui de Sucden, mi-octobre, à – 2 Mt.
Il semble en effet désormais clair que l’excellente campagne brésilienne (tellement pléthorique que la logistique va probablement avoir du mal à suivre) ne comblera pas les déceptions thaïlandaises et indiennes.
Notons que, malgré la tragédie au Moyen-Orient, le pétrole reste calme, et la valeur de l’éthanol au Brésil n’impacte plus le cours du sucre. Du coup, c’est le grand retour des parités monétaires : finalement, en octobre, le principal moteur de variation du cours du sucre semble être le Réal ! Et comme il dévisse un peu face au dollar, le sucre brut, libellé en dollar, augmente mécaniquement, puisqu’il vient majoritairement de cette destination.
Du côté du sucre raffiné, pour résumer les choses, l’évolution est également haussière, mais en plus fort ! En effet, la prime de blanc (la différence entre le sucre raffiné et le sucre brut) a encore grimpé, et affiche les 150 $/t. Cette augmentation n’est pas due, comme par le passé, à la hausse des coûts de l’énergie : ils sont stables à travers le monde. Si cette prime augmente, c’est parce que l’on manque bien de sucre raffiné, prêt-à-l’emploi, sur le court terme. Car c’était autrefois l’Inde qui exportait du sucre blanc, et plus personne ne l’estime présente sur le marché mondial, sur la campagne qui ouvre. Résultat : le sucre raffiné frôle les 750 $/t sur le marché mondial, soit plus de 700 €/t !
En Europe, malgré cet environnement haussier, l’ouverture de la campagne se traduit par une légère baisse des cours du spot, plus proche des 850 €/t sortie sucrerie française que des 950 €/t il y a encore quelques semaines.
Entre temps, le nouveau sucre est disponible, ainsi que celui en provenance d’Ukraine, ce correctif est donc normal à cette saison. Il mérite néanmoins d’être suivi dans le temps, car une différence de 150 €/t entre le marché mondial et le marché européen semble insuffisant à la tenue des équilibres, lorsqu’on sait que les rendements s’annoncent tous décevants dans l’Union européenne.
Ces données seront donc à vérifier avec les chiffres effectifs du commerce : pour l’heure, les valeurs officielles pour la nouvelle campagne ne sont pas rendues publiques, et on reste donc sur la valeur de septembre dernier (817 €/t, sortie sucrerie française)… Le suspense reste donc entier !
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