On se souvient de la flambée du mois de septembre, lors duquel le marché du sucre a pris 20 % en...
Les mois d’été sont souvent calmes, en termes d’informations, pour le marché du sucre. À partir de juillet, la récolte au Brésil est à la moitié de sa progression – donc généralement sans grande surprise, et la campagne indienne, qui s’ouvre en octobre, reste encore trop éloignée pour influer sur le marché.
Mais cette année, l’été a réservé son lot de surprises. En deux temps. D’abord très baissier : le cours du sucre brut sur le marché mondial a plongé, pour passer même sous la barre des 18 cts/livre, son plus bas niveau depuis deux ans.
Les spéculateurs n’y sont pas pour rien, ils ont misé à la baisse : mi-août, ils étaient vendeurs nets de plus de 3,3 Mt de sucre. L’environnement économique explique ce revirement : le prix des céréales a fortement baissé, le pétrole est passé à nouveau sous les 80 $/baril, et le réal plongeait encore et toujours. La monnaie brésilienne a, rappelons-le, perdu 20 % de sa valeur depuis l’an dernier – et le sucre, échangé en dollar US sur le marché mondial, provient majoritairement (et encore plus cette année !) du Brésil.
Les fondamentaux du marché du sucre n’y sont pas non plus étrangers . Mais sur ce sujet, c’est l’incertitude la plus complète. À quoi s’attendre en 2024-2025 ? Certains anticipent un surplus (jusqu’à 5,9 Mt selon Czarnikow, plutôt 3,9 Mt selon S&P), mais d’autres soulignent le niveau d’incertitude, notamment en Inde, dont le gouvernement n’anticipe toujours pas d’exporter l’an prochain. L’analyste Marex le souligne : que ce soit en Thaïlande, en Inde, au Pakistan, s’il y a une hausse de la production, ce n’est « pour l’instant, que des probabilités sujettes aux conditions météorologiques ».
Coup de théâtre fin août, lorsque l’on apprend que des incendies ravagent des champs de canne au Brésil. La presse recenserait plus de 80 000 ha détruits dans le Centre-Sud du pays, par des feux probablement criminels alors que le temps est particulièrement sec. Résultat : en quelques jours, le marché s’envole et avoisine désormais les 20 cts/lb. Et on apprend qu’il a en effet fallu moins d’une semaine pour que les spéculateurs réduisent de moitié leurs positions à la vente.
Bref, que retenir ? Qu’en cette période normalement calme, la fébrilité à l’œuvre montre que les opérateurs sont tendus. Les nouvelles d’Inde, d’ici quelques semaines, devraient permettre d’y voir plus clair.
Du côté européen, c’est un peu la même chose. Le marché du spot est passé sous la barre des 600 €/t, traduisant que nombreux sont ceux qui anticipent un excédent sur le territoire communautaire. Ce serait oublier que l’on a rarement semé les betteraves si tard dans l’Union, et que la météo, bien pluvieuse, a profité aux feuilles – moins aux racines, et encore moins à la richesse !
La récolte qui débute apportera plus de réponses. En tout cas, l’annonce de la coopérative néerlandaise Cosun n’est pas passée inaperçue : pour 2025, elle demande d’ores et déjà à ses adhérents de réduire les surfaces betteravières d’environ 10 %.
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