On se souvient de la flambée du mois de septembre, lors duquel le marché du sucre a pris 20 % en...
Le 21 février, les prévisions de déficits sur la campagne en cours (2019/20) et la suivante menaient le sucre brut jusqu’à 15,5 cts/lb, et le sucre raffiné au-dessus de 420 US$/t. Le pétrole était alors à 60 $/baril et la monnaie brésilienne, le Réal, à 4,8 BRL/$. Six semaines après, le pétrole est divisé par deux et atteint un niveau jamais vu depuis 18 ans. Le Réal a perdu 10 % et est à des niveaux jamais vu dans l’histoire. Le sucre brut a perdu le tiers de sa valeur et le sucre raffiné en a perdu le quart… Un vrai carnage.
Bref, le mois de mars illustre parfaitement la crise, profonde, liée au Covid-19. Ce mois-ci, les monnaies des principaux pays producteurs ont chuté : le Réal a perdu 10 %, le Peso mexicain et le Rand sud-africain en a perdu plus de 11 % et l’Euro, le Baht thaïlandais et la Roupie indienne ont chuté de 3 à 5 % face au $. La chute des cours est donc différemment ressentie à travers le monde ; il n’a ainsi chuté que de 5 %en Réal. Mais la chute du pétrole est telle qu’elle est réelle, partout, et affecte l’éthanol domestique à travers le monde : -16 % en Europe, -30 %aux USA et -33 % au Brésil.
Pour les Brésiliens, transformer la canne en sucre à destination du marché mondial est donc plus intéressant que la transformer en éthanol sur le marché domestique. C’est ainsi que la production du pays pourrait augmenter de 9 Mt sur la campagne qui vient d’ouvrir. Cela comblera-t-il le déficit mondial ?
Cela semble l’opinion des spéculateurs, qui deviennent nets-vendeurs pour la première fois depuis janvier, anticipant – et accompagnant – la baisse ;
Pourtant, les analystes restent plus circonspects : le 6 avril, FoLicht publiait un nouveau bilan mondial, confirmant un déficit mondial sur 2019/20 à -9,6 Mt, et sur 2020/21 (-1,5 Mt). En effet, l’augmentation de la production brésilienne ne comble pas la chute vertigineuse de la production thaïlandaise (8,4 Mt sur la campagne, à comparer avec 14,8 Mt l’an dernier) et indienne (28,2 Mt, contre 35,8 Mt l’an dernier) !
Les valeurs déprimées actuelles sont-elles exagérées, et verra-t-on un retournement ? Difficile à dire tant cela est lié à la macroéconomie, et tout particulièrement aux monnaies. Mais notons néanmoins que le sucre raffiné résiste mieux : la prime de blanc (différence entre le sucre brut et le sucre raffiné) dépasse les 115 $/t, soit un niveau jamais vu depuis 2013 et près du double d’il y a 6 mois. Cela confirme que les disponibilités sont avant tout attendues du Brésil (producteur majoritaire de roux) et que les bilans sont bien plus tendus dans les pays producteurs de sucre blanc (Inde, Thaïlande, Europe).
Si l’impact sur l’éthanol européen est cruel (le cours a perdu 25 % depuis la crise), l’effet sur le sucre européen n’est, à date pas notable. Les indices disponibles montrent une résistance qui ne doit néanmoins pas faire oublier que le marché spot est complétement atone, au sein d’un marché désormais presqu’intégralement confiné… Les négociations pour le sucre 2020-21 devraient néanmoins ne plus tarder : saura-t-on garder de tels niveaux sur le territoire européen lorsque l’on voit la débandade sur le marché mondial ? Quand on voit les stocks européens au plus bas et les semis en baisse en Europe (-2 %), on est en droit de l’espérer.
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