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Quelle hausse ! Le sucre brut, sur le marché mondial, a gagné plus de 20 % en moins d’un mois : un mouvement extrême rarement vu dans le passé.
Une telle force dans l’évolution n’est possible qu’avec le soutien des spéculateurs : ils sont passés de « vendeurs nets » de plus de 1,1 million de tonnes (Mt) à acheteurs-nets de plus de 2,3 Mt, soit une différence de 3,4 Mt en quelques jours !
Un mouvement spéculatif, certes, mais qui s’appuie bel et bien sur des fondamentaux.
En effet, les prévisions pour le Brésil et l’Inde ont été bien révisées à la baisse. Pour le Brésil Centre-Sud, l’analyste S&P, par exemple, prévoit maintenant une production de 39,3 Mt en 2024-25 (les campagnes brésiliennes se déroulant entre avril et mars) : une nette baisse par rapport au niveau record de 42,4 Mt en 2023-24. Pour l’Inde, dont les campagnes se déroulent entre octobre et septembre, S&P prévoit maintenant une production de 29,2 Mt en 2024-25, en baisse également par rapport aux 32,0 Mt de 2023-24.
La seule nouvelle baissière de S&P viendrait de Thaïlande (qui commence bientôt sa campagne), estimée à 11,2 Mt en 2024-25 contre 8,7 Mt en 2023-24. Cette hausse explique pourquoi S&P présente un excédent mondial global, pour 2024-25 et lorsqu’on mesure cette campagne à l’Européenne, c’est-à-dire d’octobre à septembre, de 3,1 Mt.
Mais ce point de vue n’est pas partagé par tous les analystes, et beaucoup prévoient maintenant que la demande sera supérieure à l’offre sur le marché mondial du brut, au moins jusqu’à l’ouverture de la prochaine campagne brésilienne, en avril. L’ISO, par exemple, prévoit toujours un déficit d’environ – 3,6 Mt pour la campagne mondiale 2024-2025.
Cette situation explique que la valeur brute soit passée de moins de 19 cts/lb début septembre à près de 23 cts/lb à la fin du mois – juste avant une petite pause. Une flambée historique.
La performance du sucre raffiné a été beaucoup plus lente, la « prime de blanc », c’est-à-dire la différence entre le sucre brut et le sucre raffiné, tombant à son plus bas niveau depuis trois ans, en dessous de 75 $/t – ce qui reflète probablement les disponibilités à venir de Thaïlande, ce pays exportant principalement du sucre blanc.
Enfin, la performance du sucre doit également être lue dans un contexte d’une reprise assez générale des commodités sur le marché mondial : les céréales ont gagné entre 3 et 5 %. Et même le Brent a gagné 6 % pour atteindre 75 dollars le baril… Une prouesse cependant assez modeste aux vues des tensions au Moyen-Orient – une situation à surveiller sur le court et moyen terme.
Du côté européen, le marché du spot est toujours bien calme, sans volume, et toujours avec une prime bien faible par rapport au marché mondial. La reprise de ce marché mondial devrait le tirer à la hausse – car, au rythme où vont les choses, le marché mondial va finir par dépasser la valeur du spot européen !
D’autant que l’on apprend, qu’en Europe, les rendements pourraient ne pas être aussi bons qu’espérés, avec des richesses décevantes à cause d’une météo décidement bien maussade, mais aussi de maladies du feuillage (cercosporioses) et autres joyeusetés (SBR et stolbur en Allemagne, Macrophomina en Roumanie) qui ne semblent pas avoir dit leur dernier mot…
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Semis tardifs, manque d’ensoleillement, précipitations abondantes, forte pression de la...
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