On se souvient de la flambée du mois de septembre, lors duquel le marché du sucre a pris 20 % en...
Le 15 novembre, l’ISO a ajusté son bilan sucrier pour la campagne 2022/2023 (octobre à septembre) : l’organisation internationale estime désormais que le surplus mondial devrait avoisiner les 6,2 Mt. C’est plus de deux fois l’estimation de S&P (2,9 Mt) et cela représente un volume tel que l’effet aurait dû être très baissier sur les marchés.
D’autant que le baril de Brent a perdu à nouveau 10 % sur le mois de novembre, et passe sous les 80 $/baril. En trois mois, on a perdu presque 20 %, et on revient à des niveaux d’avant la guerre en Ukraine. Enfin, pour conclure sur les facteurs baissiers, le réal a perdu 1 % sur le mois. Certes, c’est très peu, mais c’est troublant car, sur le même mois, toutes les monnaies ont gagné de la valeur face au dollar (+ 5 % pour l’euro) : Sao Paulo ne serait donc pas en mesure de profiter de la baisse du dollar.
Et, pourtant, le sucre tient bon ! Mieux : le sucre brut revient autour de 20 cts/lb. Ce sont les spéculateurs qui le tiennent, désormais acheteurs-nets de près de 6 Mt, un record depuis janvier dernier.
Pourquoi anticipent-ils – et accompagnent ainsi – une reprise des cours ?
Car, en attendant l’ouverture de la prochaine campagne brésilienne, en avril prochain, les stocks mondiaux sont au plus bas, que ce soit dans les pays exportateurs ou importateurs.
Et le court terme ne changera pas la donne. Le surplus annoncé sera-t-il disponible pour les échanges, ou sera-t-il mobilisé pour refaire les stocks ? En Inde par exemple, le gouvernement a autorisé, début novembre, 6 Mt d’exportation. Certes, ce n’est que la première tranche d’export, et il faut s’attendre à une seconde. Mais vu les estimations de production du pays, il sera difficile pour le pays d’exporter plus de 8 Mt sans voir ses stocks se réduire à nouveau : c’est bien moins que les 12 Mt de la campagne précédente !
Du côté européen, la Commission européenne vient de faire paraitre les prix du sucre livré en octobre dernier, donc le premier mois de la campagne en cours. Il est de 560 €/t (prix sortie usine) en ce qui concerne la région incluant la France, contre 494 €/t en septembre : un gain de 64 €/t en un mois. Par rapport à octobre 2021 (411€/t), la progression est de 36 % !
Et ça ne devrait être qu’une première étape. En Espagne et en Italie, qui sont notamment approvisionnés par la France (plus d’un demi-million de tonne français est vendu, tous les ans, dans l’ensemble formé par ces deux pays) il atteint 711 €/t… Ces zones déficitaires, toujours plus réactives au marché, illustrent que la prime européenne serait ainsi autour de 200 à 250 €/t par rapport au marché mondial.
L’illustration de l’envolée des coûts du raffinage, alors que le gaz, en Europe, reste autour de 140 €/MWh…
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