On se souvient de la flambée du mois de septembre, lors duquel le marché du sucre a pris 20 % en...
Bien que le mois de novembre ait bien commencé sur le marché mondial du sucre, l’entrée en décembre a fait l’objet d’une nette correction.
Sur la seule dernière semaine de novembre, le pétrole a perdu 15 % de sa valeur. Alors que le Brent se maintenait autour de 85 $/baril depuis octobre, il inaugure décembre sous les 70 $/baril, avec les peurs liées au nouveau variant du Covid-19. La mise en place de nouvelles restrictions de circulation et les craintes liées à sa dangerosité ont en effet réduit les espoirs d’une reprise franche et massive de l’économie mondiale, que beaucoup d’économistes anticipaient jusqu’à présent.
Sur le marché du sucre, et alors que novembre commençait bien, dans un mouvement amplifié par le retour des spéculateurs (à nouveau acheteurs-nets de 8 Mt), l’effet a été immédiat. Si le sucre brut a gagné 1,2 % sur le mois, il n’en reste pas moins qu’il commence en décembre sous les 19 cts/lb, après avoir dépassé les 20 cts/lb en milieu de mois.
Les fondamentaux n’ont pas changé, mais la baisse du pétrole s’est propagé sur le marché domestique brésilien de l’éthanol. Et, même si la baisse reste réduite pour l’instant, cela provoque des craintes pour la prochaine campagne. Le pays va-t-il augmenter sa part de canne dédiée au sucre, et limiter ainsi le prochain déficit mondial attendu ? C’est probablement l’avis des spéculateurs, qui commencent à s’éloigner du marché.
La situation, toujours robuste sur les marchés, devient donc plus trouble. Si le fret se calme, les monnaies, et notamment le Réal brésilien, souffrent. Les analystes commencent à se questionner si la dernière quinzaine n’est qu’une correction après des mois euphoriques, ou si l’on assiste aux prémices d’une tendance plus durable. En tout cas, décembre sera décisif sur ce point, et lié, une fois encore, aux évolutions de la crise Covid.
Du côté européen, il est confirmé que le rendement moyen communautaire devrait être supérieur à près de 3 % de sa moyenne quinquennale, sans prendre en compte la désastreuse campagne 2020-2021. Avec des surfaces dans la moyenne de ce qui était en période de quota (moins de 1,4 Mha), l’Union européenne à 27 ne devrait produire qu’un petit 15,9 Mt. Cela signifie que, pour la quatrième campagne consécutive, nous serons déficitaires en sucre – alors même que le marché mondial reste tendu. Importer du sucre se paiera au prix fort. Cela se lit sur les derniers chiffres publiés par la Commission : en septembre dernier, l’Espagne a importé presque 90,000 t de sucre à raffiner, à 400 €/t. Si on y ajoute le coût du raffinage, cela signifie qu’elle compte bien écouler son sucre, une fois raffiné, autour de 480-500 €/t sur son marché.
Or, selon la Commission européenne, les stocks restent bien bas : deux fois moins que leur niveau moyen sous quota. Et encore : cette estimation se base sur une utilisation stable des betteraves vers l’éthanol, alors que ce marché, certes en correction, reste rémunérateur – et porteur : avec 53 % de part de marché en octobre dernier en France, l’E10 y atteint une part de marché record et la consommation d’E85 augmente de presque 18 % en un an ! De quoi tendre encore le bilan communautaire…
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