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Le marché mondial du sucre résiste remarquablement bien aux turbulences, et le brut se plaît à titiller les 20 cts/lb. Du côté européen, c’est l’attentisme, dans un contexte de baisse des surfaces et de moindres disponibilités ukrainiennes annoncées.
C’est peu de dire que le contexte est incertain ! Et pourtant, alors même que les céréales ne sont pas en support, le marché mondial du sucre résiste. Et résiste bien, même : en clôturant à 19,99 cts/lb le 18 mars, le sucre brut a de nouveau montré son attirance pour le niveau psychologique des 20 cts/lb – qu’il n’a cependant, une nouvelle fois, pas réussi à franchir pour la deuxième fois depuis le début de l’année. Mais pourquoi donc un tel yoyo ?
Commençons par cette tendance haussière. Elle s’explique par les fondamentaux : au niveau mondial, la demande dépassera l’offre sur la campagne – et sur la campagne suivante. Le 24 mars, les analystes de S&P ont revu à la hausse leurs prévisions de déficit mondial pour la campagne 2024-2025 (Oct/Sep) : 2,4 millions de tonnes, avant un nouveau déficit sur la campagne suivante, à -1,0 Mt. À court terme, les nouvelles asiatiques sont décevantes : il semble clair que l’Inde n’atteindra pas ses ambitions en matière d’exportation, et le Pakistan devra probablement importer du sucre pour faire face à la hausse des prix sur son marché intérieur (+ 23 % depuis janvier dernier !).
Tout cela va nous conduire à des stocks de fin de campagne, dans le monde, sous les 65 Mt en septembre 2026 – S&P n’a pas vu ça depuis 10 ans !
Mais alors, pourquoi le sucre n’arrive-t-il pas à franchir les 20 cts/lb ? C’est que les spéculateurs sont toujours hésitants : le volume total de la campagne brésilienne, qui s’ouvre dans quelques jours, reste incertain. Il faut dire que les chiffres sont tellement importants qu’une petite erreur d’appréciation sur le Centre-Sud brésilien suffit à modifier l’équilibre mondial sucrier. Ce qui est certain, et ce sur quoi tous les analystes s’accordent, c’est que la majeure partie de la canne sera utilisée pour le sucre – beaucoup moins pour l’éthanol. Et même si le Real se reprend un peu (5,7 BRL/US$, +2% sur le mois), le pétrole reste tellement faible (même s’il a gagné 4% sur le mois, il est resté en dessous de 72$/baril) que cela ne change pas vraiment les prévisions.
Alors, le sucre atteindra-t-il les 20 cts/lb dans les prochaines semaines ? Patience, l’avenir nous le dira – mais, en tout cas, le retour à une forte tendance baissière ne semble pas imminent.
Du côté européen, le gaz se maintient autour de 40 €/MWh et le sucre, sur le marché spot, s’accroche autour des 520-540 €/t sortie sucrerie française – de quoi permettre de valoriser la betterave autour de 30-32 €/t, hors pulpe. La tendance reste légèrement haussière : les surfaces sont en baisse de 7 % cette année et Christophe Hansen, notre Commissaire à l’Agriculture à Bruxelles, a déjà prévenu qu’il faudra compter sur une baisse des disponibilités ukrainiennes à compter de l’été prochain…
Patience, donc, car c’est bien la valeur que ce spot atteindra l’été prochain, lors des négociations pour les ventes de sucre 2025, qu’il faudra scruter !
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