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On se souvient que, depuis neuf mois, le marché du sucre a enchainé des tendances baissières : le sucre brut a ainsi perdu près du tiers de sa valeur depuis le record atteint en fin d’année dernière (27,7 cts/lb le 22 novembre 2023). Le mois du juin fait donc figure d’exception : le sucre brut a commencé le mois juste au-dessus de 18 cts/lb et l’a terminé au-dessus de 20 cts/lb. Est-ce le début de quelque chose à l’œuvre ?
Commençons par le Brésil. La campagne brésilienne avait commencé, en avril dernier, à un rythme effréné (+44% de canne à sucre broyée sur les deux premières semaines d’avril par rapport à l’année dernière). Depuis, elle est revenue à la normale. Et certains analystes commencent à penser que la campagne actuelle sera décevante après le record de l’année dernière : Czarnikow prévoit désormais que la région Centre-Sud (la principale du géant sudaméricain) produira 41,5 millions de tonnes en 2024-2025 (contre 42,1 Mt lors de la campagne précédente).
Poursuivons avec l’Inde, qui n’a pas, non plus, apporté de bonnes nouvelles : le 24 juin, le gouvernement a confirmé qu’aucun quota d’exportation ne serait alloué aux sucreries. Ceci est à mettre en relation avec un rapport de l’USDA indiquant que le pays n’atteindra pas facilement son mandat éthanol (E20) en 2025 – et que le ‘mandat’ effectif (taux d‘éthanol dans l’essence) diminuera même en 2024 (11,5 % d’éthanol contre 12,0 % en 2023).
Dans ce contexte, la révision du bilan mondial, publiée par l’ISO en début de mois et qui prévoit un déficit de plus de 2,9 millions de tonnes en 2023/2024, n’est pas si surprenante.
Sans grande surprise dès lors, les spéculateurs ont changé d’avis. Début juin, ils étaient vendeurs nets de plus de 3,5 Mt de sucre, aujourd’hui ils sont vendeurs nets de moins de 1,8 Mt. Est-ce que cela va se poursuivre ? Il est certainement trop tôt pour dire que les nouvelles baissières sont terminées jusqu’à la prochaine campagne indienne, à l’automne prochain. Mais la reprise du sucre en juin est réelle, et d’autant plus forte que la monnaie brésilienne a eu un impact négatif. Le real a encore perdu 4 % ce mois-ci, et il faut maintenant plus de 5,5 BRL pour acheter 1 USD. Il n’a pas été aussi bas depuis janvier 2022…
Du côté européen, la dernière valeur diffusée par la Commission européenne est le prix du sucre livré en mai dernier, à 838 €/t, en légère baisse par rapport au mois précédent (843 €/t). On notera, ce mois-ci, la fin effective des importations en provenance d’Ukraine : la prochaine livraison devra attendre janvier prochain ! Est-ce que cela suffira à enrayer la baisse du marché spot, désormais sous les 600 €/t sortie usine ? C’est probable, d’autant que les rendements ne seront certainement pas à la hauteur des espérances, au moins dans la partie ouest de l’Union européenne. Comme le résumait un planteur, la météo de cette année aura provoqué une double peine : à la fois des semis tardifs, et, du fait de la pression fongique notamment, des traitements précoces !
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Semis tardifs, manque d’ensoleillement, précipitations abondantes, forte pression de la...
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