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Bonnes nouvelles du Brésil : la récolte progresse bien et, grâce aux bonnes conditions météorologiques, le rythme est rapide, avec 166 Mt de canne à sucre déjà broyées au cours des 3,5 premiers mois (+14 % par rapport à l’année dernière).
Le marché l’avait cependant déjà assimilé, et cela n’a pas entraîné de changement dans les estimations du bilan mondial : l’analyste Green Pool estime que le déficit de la saison en cours (octobre 2022 à septembre 2023) s’élèverait à -0,6 Mt, et que celui de la prochaine saison (2023-2024) serait de l’ordre de -4,2 Mt.
Car la récolte indienne devrait être décevante au cours de la prochaine campagne, d’autant plus que l’agence météo américaine a annoncé, le 8 juin, qu’un épisode d’El Niño avait “officiellement” débuté, avec un impact à attendre sur la disponibilité en eau de l’Inde. Et en effet, mi-juin, le gouvernement indien a annoncé qu’un maximum de 4 Mt de sucre serait autorisé à l’exportation en 2023-24 – contre 6 Mt en 22-23 et 11 Mt la campagne précédente !
Mais, coup de théâtre : après une hausse historique durant la première quinzaine de juin, le marché a ensuite plongé de plus de 10 %. Pour l’heure, n’y voyons pas d’effet des fondamentaux : le mouvement est à rapprocher de la position des spéculateurs… Acheteurs nets de près de 7,9 Mt le 20 juin, ils ne le sont que de 5,6 Mt une semaine plus tard – un plus bas depuis janvier dernier. Un mouvement qui pourrait n’être que technique, lié à la clôture fiscale de plusieurs d’entre eux à cette date. L’avenir nous le dira, mais on notera, d’une part, que le sucre raffiné a, lui, bien résisté : la prime blanche s’est maintenue à plus de 110 US$/t, illustrant que la demande en sucre reste présente. Et, par ailleurs, l’évolution du marché en ce début juillet semble le confirmer : le sucre brut a déjà gagné 4 % en quelques jours.
Du côté européen, le marché se tient. La Commission européenne vient de confirmer qu’en mai dernier le sucre a quitté les usines françaises à 800 €/t, une valeur similaire au mois précédent. Il n’a donc pas tremblé des importations en provenance d’Ukraine, qui ont, d’ailleurs, été stoppées début juin – les autorités ukrainiennes craignant une pénurie sur leur propre marché.
Les regards sont désormais tournés vers les prévisions de rendement pour les arrachages de cet automne. Pour l’instant, il est trop tôt pour évaluer les conséquences réelles des semis tardifs sur le volume de production. Mais, dans tous les cas, le bilan européen ne pourra s’équilibrer qu’en ayant recours aux importations. Et, vu le marché mondial, cela se fera au prix fort…
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Semis tardifs, manque d’ensoleillement, précipitations abondantes, forte pression de la...
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