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En décembre dernier, S&P prévoyait que l’Inde, sur la campagne en cours, débutée en octobre dernier, contribuerait à hauteur de 37 Mt à la production mondiale de sucre. Dès mi-janvier, il est apparu que l’estimation était bien trop ambitieuse pour ce pays décidément peu prévisible : le pays ne parviendra probablement pas à produire plus de 34 Mt de sucre.
La politique de New Delhi en faveur du bioéthanol semble donc bel et bien fonctionner : 4,5 Mt de sucre n’aurait pas été produit cette année au profit du débouché bioéthanol, soit deux fois en deux campagnes !
Résultat : alors qu’on estimait que ce pays ouvrirait de nouveaux contingents de sucre à l’export, au-delà des 6 Mt existant, rien n’est moins sûr à l’heure actuelle.
Cette menace sur le cours terme a provoqué une envolée des cours du sucre brut, au-delà de 21 cts/lb : un bon de 10 % et un nouveau record, à nouveau porté par les spéculateurs.
Le sucre raffiné prend son temps à suivre la tendance, et la prime de blanc (la différence entre le sucre raffiné et le sucre brut) revient à 100 $/t, une valeur plus raisonnable que par le passé, mais toujours supérieure de 25 % à sa normale – illustrant, par là-même, la tendance baissière des coûts de l’énergie dans les pays raffineurs.
Sur le plus long terme, c’est toujours l’incertitude sur la balance mondiale, dans l’attente de la récolte brésilienne qui ouvre dans deux mois. L’éthanol domestique y reste robuste, d’autant plus que Petrobras vient d’annoncer une hausse de 7,5 % du prix de l’essence : une première décision, sous la nouvelle présidence de Lula, plutôt inattendue et qui laisserait présager une allocation de la canne à l’éthanol qui pourrait rester robuste.
Du côté européen, la tendance est loin d’être opposée. La Commission européenne a publié la valeur du sucre blanc sur le marché domestique en décembre dernier : 624 €/t sortie sucrerie pour la région incluant la France. C’est une progression de 6 % en un mois, et de plus 51 % en un an…
Et personne n’anticipe une tendance baissière sur le court terme : le nouveau bilan de la Commission européenne, publié le 6 février dernier, anticipe un stock de fin de campagne à 1,3 Mt. Un niveau aussi bas n’avait été vu qu’une seule fois, par le passé : c’était à la fin de la campagne marquée par la jaunisse, en 2020…
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