On se souvient de la flambée du mois de septembre, lors duquel le marché du sucre a pris 20 % en...
Après le trou d’air de mars, les spéculateurs reviennent sur les marchés des commodités… et pas qu’un peu ! Ils sont désormais net-acheteurs de 9,5 Mt, ce qui a permis au sucre roux, sur le marché mondial, de gagner quelques 14 % sur le mois d’avril. Il atteint désormais les 17 cts/lb – y compris sur les termes éloignés (Mai 2022). Le sucre blanc n’est pas en reste, gagnant 9 % sur le mois pour assurer 460 $/t jusque mars 2022 !
Pourquoi une telle reprise ?
Bien sûr, la macroéconomie joue son rôle. Le regain de confiance mondial, lié aux campagnes de vaccination, permet au pétrole brut d’atteindre les 70 US$/baril (du jamais-vu depuis la Covid-19). Et malgré la pandémie brésilienne hors de contrôle, le Réal gagne 4 %.
Mais les fondamentaux jouent aussi à plein. Le déficit mondial, sur la campagne actuelle (2020-2021), reste estimé autour de – 4,3 Mt par FoLicht. Mais l’équilibre anticipé pour 2021-2022 semble de moins en moins probable… Les premiers chiffres de la campagne brésilienne (qui a ouvert début avril) montre que l’impact de la sécheresse avait été sous-estimé. Wilmar, par exemple, s’attend à une chute de la production de canne autour de – 15 % par rapport à l’an dernier. Et si l’on ajoute à cela que l’éthanol brésilien reste bien robuste, les premières estimations de production de sucre chez le géant sud-américain risquent d’être sévèrement corrigées à la baisse.
A ce rythme, les stocks mondiaux de fin 2022 s’annoncent au plus bas. Peu d’information haussière à attendre de la Thaïlande avant novembre prochain : la production (sur une base novembre/octobre) n’atteindrait pas 7,8 Mt (contre 14,8 Mt en 2018-2019 !). Enfin, en Inde, le programme éthanolier prend une ampleur impressionnante : + 70 % d’éthanol seront produit sur la campagne éthanol du pays (qui dure de décembre à novembre), et sont l’occasion de supprimer un équivalent de 2 Mt de sucre du marché mondial.
Côté européen, les surfaces sont annoncées en repli : -1,4 % sur l’Union à 27, du fait notamment de la baisse française (- 6 %) et malgré les stabilités polonaises et allemandes. Même avec un rendement moyen olympique (de moins en moins probable, du fait du gel en France), l’Union à 27 restera importatrice nette de sucre, dans un contexte de stock au plus bas. La Commission chiffre même ces stocks, pour la fin septembre 2021, à 1 M : du jamais vu depuis le début des années 2010. De quoi assister à une explosion des cours en Europe ? Probablement si l’on regarde le marché du spot : il faudra bien finir par importer en provenance de pays devant s’acquitter des droits de douanes, par manque de disponibilité ! Mais, si l’on regarde du côté des ventes effectives des opérateurs, rien n’est établi : en février dernier, le sucre a toujours été livré autour de 380 €/t en France – soit un gain de seulement 6 % en un an, alors que l’Union a produit 1,8 Mt de moins ! Cela dit, avec les stocks européens actuels au plus bas et les prévisions de campagne à venir, les cartes sont désormais dans les mains des vendeurs pour permettre à la campagne 2021-2022 d’être, enfin, rémunératrice !
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