Ce début d’année 2025 est riche en évènements. Après l’annonce de la fermeture définitive...
Au préalable, le contexte est fiévreux, géopolitique oblige. Les marchés sont chaotiques, sur le mois, et donnent, au mieux, une impression de convalescence : les céréales performent (le maïs gagne 6 %, le blé, 4 %), ce qui donne à l’éthanol l’occasion de rebondir (+6 % aux USA) malgré la stabilité du pétrole, qui interpelle. Les monnaies se reprennent légèrement, tout en restant groggy de la force du dollar (+4 % pour le Réal sur le mois, mais toujours à des niveaux historiquement faibles, proches des 6 BRL/US$), et le fret perd le quart de sa valeur !
Dans ce contexte, le marché du sucre est annoncé stable, entre début et fin janvier. Et si cela cachait un retournement de tendance ?
En effet, alors que le marché mondial dépassait les 19 cts/lb en début de mois, la simple annonce des autorités indiennes, le 21 janvier dernier, qu’un million de tonnes de sucre serait autorisé à l’export, a fait plonger les cours du sucre sous les 17,6 cts/lb en séance, un niveau que l’on n’avait pas vu depuis trois ans. Une chute à mettre en relation avec la spéculation : déjà présents sur le marché, les spéculateurs ont brutalement amplifié leurs positions à la vente, jusqu’à être vendeurs-nets de presque 7 Mt de sucre – du jamais-vu depuis 5 ans. Sauf que, très vite, le marché est remonté : il est à nouveau au-dessus des 19 cts/lb. Or, et c’est cela qui est intéressant, les spéculateurs n’ont pas bougé : ils restent toujours autant nets-vendeurs. C’est que des opérateurs commerciaux ont dû réaliser que l’annonce indienne n’impactera pas les bilans mondiaux : si cette quantité de sucre sort du bilan indien, les stocks du pays tomberont, selon S&P, sous les 5 Mt fin septembre 2025 : un niveau jamais vu depuis dix ans – avec un puissant effet haussier à terme.
D’ailleurs, les fondamentaux restent très robustes : le 4 février, S&P a revu son bilan mondial 2024 – 25 (octobre-septembre) avec un déficit estimé à -2,0 Mt, et une situation similaire en 2025-26 : -2,3 Mt.
Du coup, la position actuelle des spéculateurs, toujours nets-vendeurs de presque 7 Mt, devient un facteur haussier pour le marché. Et c’est aussi la preuve que ce marché se tient décidément très bien : le Réal au plus bas ne change pas grand-chose, et la demande semble se tenir : la prime de blanc (écart entre le sucre raffiné et le sucre brut) s’approche à nouveau des 100 $/t – il était tombé sous les 75 $/t en milieu de mois !
Bref, un marché bien fébrile, et il est très probable que cela dure encore… Au moins jusqu’à l’entrée en campagne du Brésil, en avril prochain ?
Quant au marché européen, il reste, lui, bien calme, avec un niveau de prix du sucre vendu sur la campagne de sucre actuelle bien inférieure à l’an dernier. La dernière cotation, portant en décembre dernier, est de 570 €/t sortie sucrerie française : le marché a bien perdu le tiers de sa valeur en un an.
Le marché spot est encore inférieur à ce chiffre, mais repose sur bien peu de volumes échangés à cette période de l’année. C’est à partir de mai ou juin que cette valeur du spot deviendra intéressante à suivre, car elle servira alors de base à la négociation des ventes de sucre 2025-26 – celui qui proviendra des betteraves ensemencées dans quelques semaines. Et, d’ici là, on anticipe plus de nouvelles haussières que de nouvelles baissières.
La dernière en date nous vient du Royaume-Uni : l’absence de dérogation aux néonicotinoïdes pourrait bien enclencher une forte baisse de surface dans ce pays – rappelons qu’il avait été fortement touché par la jaunisse en 2020…
Ce début d’année 2025 est riche en évènements. Après l’annonce de la fermeture définitive...
Le salon International de l’Agriculture se déroulera à Paris, Porte de Versailles, du 22...
Suivre l'actualité
Rester informé(e)
Partciper aux
actions de la CGB