On se souvient de la flambée du mois de septembre, lors duquel le marché du sucre a pris 20 % en...
Les marchés mondiaux du sucre terminent le mois d’octobre au même niveau qu’ils l’avaient commencé. Le sucre brut perd un petit 2 %, mais le sucre raffiné reste stable : la prime de blanc (différence entre les deux valeurs) retrouve ainsi sa valeur moyenne quinquennale (80 $/t), confirmant un équilibrage entre ces deux marchés.
Mais il faut souligner que cette stabilité est remarquable, et marque le signe d’une vraie consolidation. En effet, sur les trois dernières semaines, les spéculateurs se sont largement désengagés du marché : ils sont toujours net-acheteurs, mais de « seulement » 5,6 Mt, contre 8,1 Mt trois semaines auparavant. Une baisse de leurs positions de 30 % n’a entaché le cours du sucre qu’à raison de 1 % sur ces trois mêmes semaines : un exploit !
Ils ne sont donc plus les acteurs majeurs du marché, ce qui est plutôt rassurant sur le moyen terme.
C’est surtout le pétrole qui fait parler de lui : le Brent a gagné 3 % sur le mois, et dépasse les 85 $/baril. Ensuite, les monnaies : elles ont une fois de plus soufferts sur le mois, notamment le Réal qui perd encore 1,5 % et s’approche à nouveau de son plus bas historique (5.6 BRL/$). Du coup, l’éthanol brésilien explose à nouveau : il gagne 10 % en dollar sur le mois, et 13 % en Réal. Couplé avec la hausse des céréales, l’éthanol s’envole un peu partout : en Europe il gagne 11 % et, sur le marché du spot, a franchi les 100 €/hl : du jamais-vu !
Le fret aussi continue sa folie : il gagne encore 3 % sur le mois, et son indice principal en sucre (le Supramax) a été multiplié par trois depuis le début de l’année…
Hausse de l’énergie, engorgement du fret : l’impact sur les coûts des engrais est dramatique. Avec un prix multiplié par trois un peu partout dans le monde, comment vont réagir les planteurs de betteraves et de cannes à travers le monde : vont-ils respecter les doses conseillées en engrais (s’ils en trouvent !) quitte à voir leurs coûts de production grimper, ou préfèreront-ils réduire les doses, et diminuer leurs rendements, impactant par là le prochain bilan mondial ?
Bref, la situation sur les marchés reflète une situation assez explosive. Coûts de production en hausse, difficultés d’approvisionnement, prix à la consommation en augmentation : en cas d’accident climatique, l’impact pourrait être historique…
Du côté du marché européen, la grande information à retenir est venu, fin octobre, de la Commission européenne, concernant les derniers chiffres relatifs au marché du sucre.
On notera tout d’abord que le sucre, effectivement livré, en septembre dernier (donc toujours sur la campagne précédente…) l’a été 399 €/t pour la région incluant la France : c’est toujours sous le seuil de référence (404 €/t).
Mais l’information importante a été la publication par la Commission, pour la première fois, des prix spots sur le territoire de l’Union européenne, en précisant que, entre janvier et juin dernier, 9,3 % des volumes de sucre vendus sur l’Union l’ont été sous cette forme de contrat court : un volume supérieur à ce qui était attendu. Sans surprise, ces volumes sont vendus en prime d’environ 30 €/t par rapport aux sucres faisant l’objet d’une contractualisation à long terme.
La publication de ces prix est désormais une obligation pour la Commission, suite à la révision du règlement 1185/2017 : c’était une demande de longue date de la CGB. Même si les délais de publication restent bien trop lents, cet indicateur, officiel, pourrait être de nature à donner plus de réactivité au marché, en objectivant les niveaux de prix à un instant donné.
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