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Quel été ! En cassant, en juillet, la barrière psychologique des 20 cts/lb, le marché mondial du sucre retrouve des niveaux jamais vu depuis 4 ans.
Il faut dire que la campagne sucrière brésilienne, en cours depuis avril dernier, est des plus décevantes. Les rendements ont souffert du climat et, dans le Centre-Sud du pays, il manque 10 % de canne par rapport à l’an passé. Et comme le pétrole reste ferme (autour de 70 $/baril), alors que le Réal reste faible (au-delà de 5,3 BRL/US$), l’éthanol domestique franchit, chaque semaine, un nouveau record : sa valeur a été multipliée par 2,5 en moins de 2 ans. Les producteurs brésiliens en profitent et augmentent le débouché éthanol de la canne, au détriment du sucre. Conséquence : le pays pourrait bien produire 6 Mt de sucre de moins que l’an passé, selon FoLicht.
Du côté des autres pays producteurs, les nouvelles ne sont pas plus réjouissantes. En Thaïlande et en Inde, la campagne qui ouvrira en même temps que la campagne européenne, a peu d’espoir que la production augmente de manière conséquente. Et, pour l’Inde, le développement de l’éthanol dans le pays et la politique de soutien à l’exportation a réduit les stocks locaux de 2 Mt : ils sont à leur niveau le plus faible depuis 4 ans.
Conséquence : le cours du sucre brut s’envole, et les 20 cts/lb sont dépassés jusqu’à l’échéance de mars 2022. Le cours du sucre blanc, dans l’attente d’y voir plus clair sur les niveaux de consommation mondiale liés à la pandémie de Covid-19, peine à suivre le rythme mais il dépasse tout de même les 500 $/t jusque mai 2022 !
En Europe, le marché du spot suit la reprise mondiale, dans un contexte de stocks européens à un niveau historiquement bas : on approche les 500 €/t sortie usine française. Peu de raison que cela change sur la prochaine campagne, alors que les surfaces qui seront récoltées sont au plus bas depuis la fin des quotas et que les rendements ne s’annoncent pas brillants.
Et pour la campagne prochaine ? Il semble qu’une partie des contrats, ceux signés avant l’été, l’ont été autour de 420-440 €/t. Une progression à noter donc, par rapport au dernier prix communiqué par la Commission européenne (389 €/t en juin dernier).
Mais, avec une telle reprise du marché mondial, depuis, il n’y a plus qu’à espérer que ces contrats de vente du sucre soient indexés sur des indicateurs représentatifs des fondamentaux européens, sous peine de n’en récolter que des miettes.
Car, rappelons-le, les envolées mondiales du sucre durent peu de temps, et rien ne dit que le contexte soit le même pour les betteraves qui seront semées au printemps prochain. Il faudra pourtant se montrer attractif, car, avec un maïs, un colza et une orge en pleine forme, la compétition sera rude… D’où l’intérêt de proposer dès les semis prochains des arrêts de prix de betterave sur les marchés à terme du sucre ! Après les planteurs britanniques (qui ont pu, cette année, se garantir d’un prix de betterave au-dessus de 30 £/t pour une partie de leur tonnage, tout en garantissant à leur sucrier une marge stable), ce sont les Danois qui se lanceront dans l’aventure lors des semis prochains, grâce à un accord passé avec leur sucrier, filiale de Nordzucker.
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Semis tardifs, manque d’ensoleillement, précipitations abondantes, forte pression de la...
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