Les Commissions Pulpes & Economie de la CGB se sont réunies le 30 septembre dernier pour débattre des conclusions d’une étude, conduite par l’ARTB, sur les forces et faiblesses des différents débouchés de la pulpe.
Après trois campagnes betteravières caractérisées par des rendements médiocres, les disponibilités en pulpes fraiches se sont contractées, d’autant qu’une part de plus en plus importantes des pulpes sont utilisées par des méthaniseurs en exploitation : 7 % des pulpes totales en 2019, et probablement deux fois plus d’ici 2023, du fait d’une valorisation intéressante pour les planteurs méthaniseurs.
Mais les grands perdants de ces volumes sont les unités de déshydratation, qui voient là une baisse de leur matière première : en 2019, seulement 55 % de pulpes ont été déshydratées, quand elles étaient plus de 70 % à l’être dans les années 2010. Avec cette baisse de matière première, le coût de déshydratation augmente, dans un contexte rendu encore plus difficile par la hausse de la tonne de carbone, pour les unités n’ayant pas investies dans la biomasse.
Quant aux unités de méthanisation en sucrerie, elles ne sont encore qu’à l’état de projet en France. Peu rentable si on ne s’intéresse qu’aux économies d’énergie que cela peut apporter à une sucrerie, la prise en compte des économies carbone – si l’allocation de celles-ci restent en l’état – pourrait changer la donne à moyen terme. Avec une grande question : comment, dès lors, respecter la réglementation communautaire qui précise que, dans le cas où le planteur ne récupère pas ses pulpes, la sucrerie doit lui assurer le paiement d’une « compensation qui tienne compte des possibilités de valorisation des pulpes en cause ».
En chiffrant les valorisations possibles des différents débouchés, en élevage ou en méthanisation, mais aussi en analysant leurs équilibres actuels et à venir, cette étude permet d’orienter les décisions politiques à venir pour ce débouché qui, rappelons-le, peut représenter jusqu’à 10 % du chiffre d’affaire du betteravier !