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Franck Sander, Président de la CGB s’adresse ici à tous les betteraviers et met l’accent sur les actions et demandes de la CGB dans un contexte difficile pour la filière betterave. La CGB appelle à ce que soit organisée au plus vite une réunion de crise à Haut Niveau rassemblant les pouvoirs publics et l’ensemble des acteurs de notre filière. Il sera alors incontournable d’aborder la question de la dérogation temporaire pour réutiliser un enrobage avec de l’imidaclopride, la mise en place d’un fonds d’indemnisation des planteurs sinistrés par la jaunisse, et le soutien public à la recherche et à la sélection variétale, à la fois financièrement et politiquement sur les nouvelles techniques d’obtention variétale.
Chers betteraviers,
La colère monte dans la plaine. L’invasion de pucerons, et de tant d’autres insectes, que nous connaissons est la goutte qui fait déborder le vase après deux années de crise sans précédent pour notre filière. L’interdiction depuis 2018 des néonicotinoïdes en enrobage de semences nous contraint à des passages répétés d’insecticides, avec la seule certitude que nos coûts vont augmenter, une sérieuse inquiétude pour notre récolte à venir et une insatisfaction profonde sur l’évolution imposée de nos pratiques. Depuis 2 mois, la CGB s’est mobilisée sans relâche sur ce sujet. De manière pragmatique et face à l’urgence, elle s’est d’abord concentrée sur l’action plutôt que sur la communication pour se donner tous les moyens de faire avancer le dossier.
Dès la mi-avril, nous avons alerté le Ministère de l’agriculture sur cette situation alarmante et œuvré pour que soit adapté très rapidement le dispositif de protection anti-pucerons verts. Avec l’appui de l’ITB, nous avons demandé et obtenu en un temps record (1 semaine) que le Teppeki puisse être utilisé dès le stade 2 feuilles (au lieu du stade 6 feuilles jusqu’alors). Cette modification des conditions d’utilisation du Teppeki est définitive et non dérogatoire et pourra être utile à l’avenir. En complément, après avoir consulté les firmes concernées et le Ministère de l’agriculture et toujours en concertation avec l’ITB, nous avons appuyé une demande de dérogation pour un troisième passage de Movento lorsque cela est nécessaire (infestations tardives, levées hétérogènes). La CGB aurait préféré compléter le dispositif existant avec un 2nd passage de Teppeki mais ce dossier s’est avéré trop faiblement documenté sur l’aspect « résidus » pour avoir une chance d’aboutir. La réponse du Ministère sur le Movento est attendue dans les jours qui viennent.
Il va de soi que cette multiplication des passages est insupportable que ce soit d’un point de vue technique, économique, environnemental ou même éthique. Il s’agissait toutefois de parer à l’urgence de 2020 et avec pragmatisme nous avons activé tous les leviers qui pouvaient l’être. Il nous faut à présent envisager l’avenir.
Dans l’inventaire complet des alternatives au dispositif actuel, seul l’enrobage des semences avec l’imidaclopride (Imprimo) répond aux enjeux d’efficacité et de disponibilité à court terme. La recherche variétale progresse mais les variétés résistantes à la jaunisse apparaissent encore insuffisamment productives à ce jour. Cette voie reste toutefois la plus prometteuse à moyen terme et c’est pourquoi nous participons à la construction d’un projet filière pour accélérer le développement de variétés résistantes à la jaunisse.
L’imidaclopride fait partie de la famille des néonicotinoïdes, molécules interdites en France depuis septembre 2018. Elle l’est également au niveau européen avec une exception jusqu’en 2022 pour son utilisation sous serre. En 2020, 12 pays à l’est de l’Europe essentiellement ont donné des dérogations à leurs betteraviers pour pouvoir utiliser des néonicotinoïdes en enrobage. Ces distorsions à l’intérieur de l’Union européenne sont intolérables. Mais on doit également s’interroger sur le bilan environnemental de cette interdiction : quel impact sur les milieux et sur la faune des traitements insecticides répétés ?
La CGB considère que ce sujet doit être coordonné de manière technique (ITB) et politique au niveau interprofessionnel (AIBS) de manière efficace alors que nous connaissons l’extrême sensibilité politique et sociétale du sujet des néonicotinoïdes à laquelle nous avons été confrontée lors de leur interdiction. L’heure est grave, la tache est difficile, nous ne réussirons que si nous combinons tous nos efforts.
Lors du prochain Conseil d’Administration de l’AIBS du 28 mai, nous appellerons à ce que l’interprofession alerte et mobilise les pouvoirs publics et le gouvernement qui par leurs décisions mettent notre métier et notre filière en péril. Nous appellerons à ce que soit organisée une réunion de crise à Haut Niveau rassemblant l’ensemble des ministères concernés, le monde de la recherche, les semenciers, l’industrie de la protection des plantes pour que soient mises sur la table toutes les solutions et sortir de l’impasse technico-économique dans laquelle l’Etat a plongé notre filière et nos exploitations.
Il sera alors incontournable d’aborder prioritairement :
Je vous prie de croire en notre engagement total. Syndicalement,
Franck Sander,
Président CGB
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