>> Impact sur les coûts de production agricoles
- Court terme : la hausse des prix des fertilisants azotés, phosphatés et potassiques, ainsi que la hausse des prix du fioul, déjà à l’œuvre avant la crise ukrainienne, devrait se traduire par un enchérissement important des coûts de production agricole, pour la betterave de 15 à 20 %, soit environ 4 €/t de betterave à 16° (majoritairement du fait des engrais soit, selon les agriculteurs, par l’apport d’une dose recommandé plus onéreuse, soit par une moindre dose ayant un effet sur le rendement à l’effet similaire ).
- Moyen terme : la non-disponibilité en engrais (Russie et Biélorussie étant à l’origine de 17 % des engrais phosphatés dans le monde, 40 % des engrais potassiques et 40 % des engrais azotés) pourrait pénaliser les rendements, principalement à compter de la campagne 2023, ce qui devrait entrainer une poursuite à la hausse du coût de production en 2023.
>> Impact sur les coûts de production industriel
- Court et moyen terme : la hausse des coûts de l’énergie (fuel, gaz) déjà à l’œuvre augmentera les coûts industriels de la campagne à venir (betteraves semées en ce moment) dans des proportions différentes selon les groupes, en fonction de leur politique propre d’achat du gaz. Par rapport à un prix d’achat moyen quinquennal du gaz autour de 20 €/MW, la hausse du coût de transformation de la betterave en sucre pourrait être entre 35 % et 45 % (en cas d’achat de gaz à 80 €/MW ou à 100 €/MW – sa valeur actuelle sur les échéances de fin d’année 2022).
>> Impact sur l’attractivité de la betterave
- Court terme : les décisions relatives aux assolements 2022 ne devraient être que marginalement ajustement par rapport aux décisions prises avant la crise ukrainienne, et sont estimées, en France, autour de – 3 % par rapport à 2021 (Agreste).
- Moyen terme : sans signal de prix fort sur la betterave, le fort enchérissement du prix des cultures alternatives (blé, maïs, colza, orge de printemps) devrait se traduire par une attractivité de la betterave, déjà mise à mal par les contraintes agronomiques (parasites, contraintes NNI), fortement pénalisée sur 2023.