Le cabinet LMC, acteur majeur de l’analyse du marché du sucre européen, vient de diffuser ses propositions, à la demande de la CIBE, pour adapter la contractualisation entre vendeurs et acheteurs de sucre dans l’Union.
L’analyste estime que les modalités de vente de sucre, à prix fixe, a eu des conséquentes aggravantes de la crise communautaire, et empêche l’adaptation de l’offre à la demande de la filière depuis la fin des quotas.
Elle propose, à travers des pistes très concrètes, de moderniser cela, en retirant de la négociation les éléments sur lesquels les intervenants ne peuvent pas agir (la valeur du marché mondial), pour se concentrer sur la prime communautaire par rapport au marché à terme. Les intervenants ne négocieraient plus un prix fixe, mais la valeur de la prime communautaire par rapport à la valeur du marché à terme : bref le développement de contrats indexés comme le demande la CGB depuis plusieurs années.
C’est du reste ce qui se fait dans la plupart des produits agricoles vendus sur l’Union. Un tel système, déjà en déploiement sur certains contrats :
- Permet de limiter la négociation à la seule prime communautaire, et de laisser les parties négocier plus en détail sur d’autres aspects contractuels (logistique, tolérance, qualité, etc.) ;
- n’empêche pas de disposer, in fine, d’un prix fixe pour les deux parties, puisqu’ils peuvent, par ailleurs, se positionner sur les marchés à terme s’ils le souhaitent ;
- Et permet d’isoler ce sur quoi les producteurs européens peuvent agir (les surfaces), pour adapter offre et demande.
L’étude cite deux autres voies possibles :
- L’indexation d’un prix négocié sur les évolutions du prix du spot (Platts), agissant dans des délais négociés (tous les mois, tous les trimestres, etc.). Ce procédé a pour avantage une grande simplicité, mais comme inconvénient de moins bien permettre aux intervenants d’agir sur le risque encouru, lié à l’évolution des marchés à terme.
- La mise en place d’un marché à terme communautaire : le volume de sucre européen est estimé suffisant pour le permettre, mais le faible enthousiasme des vendeurs de sucre risque de provoquer une liquidité trop faible pour qu’il soit utilisable.
Après avoir mis à disposition des modalités concrètes de mise en place d’une indexation des prix de betterave sur les marchés à terme, la CGB, à travers la CIBE, donne désormais aux intervenants des outils concrets pour moderniser la commercialisation du sucre dans l’Union. Aux opérateurs, désormais, de s’en emparer !