La CGB Centre-Val de Loire a tenu son Assemblée générale le 16 mai dernier, à Mareau-aux-Bois (45). Après le traditionnel rapport d’activité du Syndicat betteravier, suivi d’un incontournable point sur le dossier « Jaunisse », c’est le sujet de l’irrigation des betteraves sucrières qui était à l’ordre du jour.
En Centre-Val de Loire, l’irrigation est un facteur de production à part entière permettant d’assurer une quantité mais aussi une qualité des produits plus régulière. Elle s’est développée à partir des années 60 puis après la sécheresse de 1976. Entre 1960 et 1965, la différence de rendements entre les betteraves irriguées et ceux en culture sèche fut évaluée à 21%. En 2022, compte tenu du déficit pluviométrique estival, ce différentiel a atteint 35%, avec 62 t/ha en moyenne pour les cultures non irriguées et 85 pour les cultures irriguées. Au-delà de conforter les rendements, l’irrigation participe à la sécurisation des outils industriels de la région. En Centre-Val de Loire, c’est 91 % des surfaces betteravières qui sont irrigables, en grande partie à partir de la nappe de Beauce. Cette ressource fait l’objet d’une gestion concertée depuis 1999 : chaque irrigant gère son quota attribué annuellement selon sa référence individuelle et le niveau de la nappe.
Pour accompagner au mieux les planteurs, l’Institut Technique de la Betterave travaille depuis de nombreuses années sur les besoins en eau de la culture et l’aide au pilotage de l’irrigation avec son outil IrriBet. Aussi Paul TAUVEL, ingénieur à l’ITB, a pu montrer les apports de l’irrigation dans différents contextes climatiques. L’institut travaille aujourd’hui à évaluer et optimiser les stratégies d’irrigation sur betterave.
Après ce volet technique, Sébastien MERY, président de la FNSEA45 et également membre du bureau d’Irrigants de France a rappelé la place de l’irrigation en France. Les atouts de l’irrigation doivent être reconnus à leur juste valeur : en sécurisant la production, l’irrigation répond à des enjeux économiques mais aussi sociétaux et environnementaux. C’est pourquoi, la gestion de l’eau agricole dans les territoires doit se faire dans le cadre d’un travail concerté, avec les acteurs agricoles, sur les solutions possibles pour s’adapter aux aléas et aux futures conditions climatiques et pour assurer la souveraineté alimentaire et énergétique de la France.
Alexandre PELÉ a conclu les travaux de l’Assemblée générale en rappelant les enjeux de l’irrigation : « un facteur de production indispensable au maintien du potentiel betteravier en Centre-Val de Loire ».