On se souvient de la flambée du mois de septembre, lors duquel le marché du sucre a pris 20 % en...
Coup de froid sur le marché mondial du sucre en avril, qui accuse une baisse de 10 %… Il faut dire que les statistiques relatifs à la récolte 2023-2024 du Brésil sont tombés : avec 42,4 Mt de sucre produites, c’est un nouveau record historique pour le pays qui pulvérise son dernier record (38,5 Mt en 2020-21) – et une progression de 25 % en un an ! Par ailleurs, sur le très court terme, on relève une météo au Brésil bien clémente, ce qui permet à la campagne brésilienne – dont la campagne 2024-2025 vient d’ouvrir – de commencer rapidement.
Ces deux annonces ont pu convaincre les spéculateurs que la tendance serait plutôt baissière – et ils l’ont en tout cas provoqué ! En effet, fin avril, les statistiques relatifs aux opérateurs non-commerciaux, ceux que l’on appelle les spéculateurs, montrent qu’ils sont vendeurs-nets de 1,4 Mt. Un tel niveau n’avait pas été vu depuis octobre 2022, et le sucre brut ouvre le mois de mai sous les 20 cts/lb.
Pourtant, la plupart des analystes, réunit à Genève mi-avril à l’invitation de S&P, s’attendent à un retour autour de 20-23 cts/lb. Les stocks mondiaux des pays consommateurs restent faibles, les productions indiennes et thaïlandaises ne seront disponibles qu’à partir de l’automne prochain, et on s’attend toujours à un déficit mondial sur la campagne 2024-25… Certains soulignertont d’ailleurs qu’on ne peut que constater la robustesse des fondamentaux quand on constate que le marché n’a dévissé « que » de 10 %, alors que l’annonce du volume de production brésilienne est réellement historique !
Du côté européen, la dernière valeur du sucre livré dans l’Union date de février dernier : le sucre, dont le prix était souvent négocié l’an dernier, quittait les usines autour de 840 €/t. Le prix du marché spot, plus proche de 700 €/t du fait des importations ukrainiennes, semble avoir, lui, arrêté sa chute. Il faut dire qu’entre semis tardif (2,5 semaines de retard en France !) et risque jaunisse (estimé proche du niveau de 2020 par l’institut technique betteravier britannique, le BBRO), la probabilité d’un bon rendement s’éloigne. Or, les importations ne devraient pas équilibrer autant le bilan que l’an dernier : il ne faudra compter que sur 270 000 t de sucre ukrainien en 2024-2025, contre près de 700 000 t attendues, cette année, par la Commission européenne, du fait du nouveau contingent qui entrera en vigueur en juin prochain…
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