On se souvient de la flambée du mois de septembre, lors duquel le marché du sucre a pris 20 % en...
Le marché du sucre a été proche de la folie en avril : le sucre brut avait terminé le mois de mars à 22 cts/lb, il ouvre le mois de mai à plus de 26 cts/lb !
Un vrai feu d’artifice, qui repose avant tout sur des fondamentaux robustes, alimenté par des nouvelles de production décevantes tout au long du mois. En effet, peu de jours après l’annonce du Brésil d’encourager fiscalement le débouché de l’éthanol à la pompe, et alors que sa campagne a ouvert il y a un mois, l’Inde a annoncé une campagne décevante dans sa principale région productrice. Le Maharashtra, qui a déjà traité les deux-tiers de sa canne, annonce en effet une production inférieure de 16 % par rapport à l’an dernier. En Chine, c’est le Guangxi qui annonce une baisse de production de l’ordre de 14 % et, de l’autre côté du globe, le Mexique annonce -8 % sur sa campagne, qui a débuté il y a six mois.
Du coup, les analystes ont tous revus à la baisse leur bilan sucrier mondial. S&P anticipe une campagne mondiale actuelle (septembre 2022 à octobre 2023) à l’équilibre parfait (+0,0 Mt). Et la campagne suivante (2023-2024) devrait elle aussi être décevante. En effet, si le climat est tenu comme responsable de la moindre production, une part substantielle de cette déception doit venir d’une fertilisation moindre à travers le globe, du fait des prix stratosphériques des engrais. Difficile à quantifier, cet effet devrait néanmoins se poursuivre sur toute l’année 2023. Si S&P estime que 2023-2024 sera à l’équilibre (+0,6 Mt), ce n’est pas le cas pour ED&F Man qui anticipe un déficit (-1,2 Mt), ni pour GreenPool qui voit, lui, un déficit sévère (-5 Mt).
Résultat : le sucre s’envole et affiche des niveaux jamais vu depuis 2011. Les spéculateurs aident, mais pas à des niveaux records : à 8 Mt net-acheteur, c’est un volume conséquent, mais déjà vu par le passé. L’explosion des prix repose donc bien sur des fondamentaux.
En Europe, la tension reste forte. Le prix du spot dépasse toujours les 1,000 €/t, et les contingents d’importations sont petit à petit tous alloués : il ne reste que 20 % des contingents à droit de douane réduit (CXL) à pourvoir sur la campagne en cours. Combinées à un gaz moins onéreux que par le passé, les perspectives sont donc encourageantes en termes de valorisation des betteraves tout juste semées : on devrait être en mesure de dépasser les 52 €/t, sans compter la valorisation des pulpes.
Une valeur folle ? Pas tant que ça quand on voit le niveau record des marchés mondiaux. Et surtout une valeur nécessaire alors que les semis bien tardifs et les craintes liées à la jaunisse sont dans toutes les têtes.
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