La betterave sucrière : une culture essentielle pour la souveraineté alimentaire et énergétique de la France
Quel rôle peut jouer la betterave dans la souveraineté alimentaire et énergétique de la France ?
C’est la question posée lors de la table ronde de l’assemblée générale de la Confédération Générale de la Betterave (CGB) du jeudi 8 décembre 2022 à la Maison de la Chimie à Paris. La France exporte en Europe 40% du sucre qu’elle produit. Mais cela ne suffit pas à rendre l’Europe souveraine en sucre puisqu’elle en importe plus d’un million de tonnes chaque année. Le sucre contenu dans betterave contribue également à produire du bioéthanol, incorporé à toutes les essences, dont le Superéthanol-E85, le carburant vert plébiscité. L’E85 est en effet disponible dans plus d’une station-service sur 3 désormais.
La betterave sert également à produire de l’alcool, nécessaire à la production de gel hydroalcoolique « on s’est bien rendu compte de tout l’intérêt de produire de la betterave en France lors de la crise Covid et la filière a su répondre aux besoins des Français. Nous avons alors produit dans nos territoires 800 000 litres d’alcool par jour pour fabriquer du gel hydroalcoolique afin de répondre à la demande » indique Olivier de Bohan, président de la coopérative sucrière Cristal Union. Demain le biogaz pourra répondre à un tiers de la consommation française de gaz, a indiqué Frédéric Martin, le directeur général de GRDF, Gaz Réseau de France. Et la betterave y prendra sa part. Elle peut alimenter les méthaniseurs. Et ainsi contribuer à décarboner l’énergie française. « Je suis pour un syndicalisme économique » a assuré le président de la CGB, Franck Sander, « et demain nous pourrons répondre à la fois aux enjeux alimentaires et énergétiques auxquels notre pays est confronté ».
D’autant que « le vent est en train de tourner à Bruxelles », veut croire Christiane Lambert. La présidente du Copa, l’organisation européenne des agriculteurs, réclame une diminution des contraintes réglementaires pour répondre aux besoins de production. « Cette idée que nous portons depuis des années commence à être entendue par les dirigeants de l’Union européenne », indique la présidente de la FNSEA.