On se souvient de la flambée du mois de septembre, lors duquel le marché du sucre a pris 20 % en...
Début octobre, S&P a revu à la hausse son surplus mondial de sucre dans le monde pour la campagne qui ouvre (2022-2023). L’analyste envisage désormais à 2,9 Mt : un volume plus que conséquent, jamais vu depuis 5 ans !
Mais, tout au long du mois, des voix discordantes se sont fait entendre sur la probabilité d’atteindre ces niveaux, et, surtout, sur leur impact sur le marché. Ce sucre sera-t-il effectivement disponible ou ne servira-t-il qu’à reconstruire les stocks mondiaux, au plus bas ? Un exemple : les stocks indiens sont au plus bas depuis 2017, autour de 7 Mt. Il faudrait que le pays exporte moins de 8,5 Mt de sucre pour parvenir à les faire progresser – un chiffre à mettre en comparaison avec les 12 Mt exportés l’an dernier.
Par ailleurs, la campagne brésilienne traine et on va de déception en déception : entre l’ouverture de la campagne, en avril dernier, et le 15 octobre, la transformation de canne accuse une baisse de 6 % par rapport à l’an dernier, avec une teneur en sucre en baisse de 1,5 %. Par ailleurs, si le Réal a résisté à l’élection de Lula, les efforts du gouvernement pour faire baisser le prix des carburants au consommateurs ne semblent pas fructueux : l’éthanol domestique a encore gagné 5,5 % sur le mois. Si l’on ajoute la bonne tenue des prix du pétrole, plusieurs analystes estiment que les prévisions de la future campagne brésilienne, basée sur une proportion de 45 % de canne dédiée au sucre, seraient bien trop optimistes.
Ces points de vue semblent partagés par les spéculateurs, qui sont désormais nets-acheteurs de sucre de 1,9 Mt, un niveau que l’on n’avait pas vu depuis juin dernier. Résultat : le sucre brut se maintient autour de 18 cts/lb, et le sucre raffiné reste en nette prime par rapport à ce dernier (autour de 120-130 $/t, contre une moyenne quinquennale autour de 80 $/t), ce qui reflète la demande en sucre prêt à l’emploi de pays confrontés à la hausse du prix du raffinage lié à l’énergie.
C’est le cas en Europe, où le gaz reste au-delà des 120 €/MWh et rend le sucre d’importation inabordable, alors que l’Union entre dans une nouvelle campagne déficitaire. Résultat : le marché du sucre spot, bien que faible en volume, dépasse désormais les 1.100 €/t ! On attend avec impatience les premiers chiffres de vente de sucre sur la campagne actuelle : la Commission européenne s’en tient aux prix du sucre livré en septembre dernier, qui atteignent 494 €/t. C’est déjà presque 100 €/t de plus qu’en septembre 2021…
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