On se souvient de la flambée du mois de septembre, lors duquel le marché du sucre a pris 20 % en...
Fébrilité sur le mois de mars pour le sucre, avec des vents contraires macroéconomiques, entre pétrole en baisse (mais toujours très élevé !) et Réal en hausse. Et on peut considérer, in fine, que le gain de 2 % pour le sucre brut, sur le mois, sonne bien comme une consolidation.
Car le pétrole a perdu 5 % sur le mois, et le Brent est désormais autour de 105 $/baril. Cela aurait dû avoir des conséquences baissières sur le prix du sucre, mais il n’en a rien été. Il faut dire que, le 10 mars, la compagnie pétrolière brésilienne Petrobras qui, jusqu’à présent, soutenait les effets de la hausse des prix du pétrole sur l’automobiliste brésilien, a décrété une hausse du prix des carburants dans le pays. En un mois, l’éthanol brésilien a gagné 15 % en Réal et, vue que la monnaie brésilienne a pris 6 % sur le mois, cette hausse dépasse les 22 % lorsque libellée en dollar ! Résultat : pour un sucrier brésilien, ce débouché permet de valoriser la canne à sucre aussi bien qu’en vendant du sucre sur le marché mondial autour de 19 à 20 cts/lb.
Deuxième élément notable sur le mois : la révision des bilans mondiaux. FoLicht confirme le déficit mondial en cours, autour de -3,2 Mt. Et, pour la première fois, il publie une estimation de bilan pour la campagne à venir : l’analyste estime que la campagne 2022-23 sera la quatrième consécutive en déficit, autour de 0,9 Mt.
Résultat : les cours du sucre tiennent le cap, et le sucre brut est désormais autour de 19,5 cts/lb.
En Europe, le prix du spot s’envole et franchit, chaque semaine, de nouveaux records. Il faut dire qu’avec la hausse des prix mondiaux, la hausse du prix du fret et celle de l’énergie, importer du sucre pour le raffiner n’est rentable qu’à la condition de le vendre au-dessus de 600-650 €/t.
Mais, bien que l’on soit importateur net dans l’Union, le sucre produit dans l’Union peine à suivre le rythme : la Commission européenne a rendu public le prix du sucre livré en février et, pour la zone incluant la France, les livraisons se sont faites à 429 €/t, contre 423 €/t en janvier, soit une hausse de 6 €/t.
Depuis le début de la campagne européenne (octobre 2020), le sucre livré progresse donc, chez nous, d’un petit 4 %. On est bien loin de la performance des zones déficitaires dans l’Union (Italie, Espagne), où il gagne, dans le même temps, 10 % – soit autant que le prix sur le marché mondial. Visiblement, les zones déficitaires, habituées à s’arbitrer en fonction des opportunités de marché, font preuve d’une réactivité bien plus forte que les zones historiquement déficitaires comme la nôtre…
Côté éthanol, la bonne tenue est de mise : le marché du spot s’accroche autour de 110 €/hl, et même pour une livraison en décembre, il dépasse les 90 €/hl.
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