On se souvient de la flambée du mois de septembre, lors duquel le marché du sucre a pris 20 % en...
Si l’on doute encore de la reprise mondiale post-Covid, un coup d’œil aux valeurs du fret s’impose : l’index Supramax (le plus révélateur des échanges de sucre) a pris 20 % en deux mois, et atteint un niveau record encore jamais vu ! Ce n’est pas seulement lié à la hausse récente du pétrole (qui dépasse les 80 $/baril, sa plus haute valeur depuis 2018) : le commerce mondial semble bel et bien reparti. L’OMC vient même d’annoncer que le niveau du transport maritime a retrouvé, et même dépassé, son niveau d’avant Covid !
Le sucre est-il concerné ? Quand on constate que la prime de blanc (différence entre le sucre raffiné – donc prêt à être consommé, et le sucre brut – qui nécessite raffinage) a doublé sur le mois pour atteindre son niveau moyen quinquennal, on peut le penser.
Et même si le sucre roux est stable, sur le mois, autour de 19 cts/lb, c’est presque une prouesse sachant que le Réal a perdu 4 % sur le mois et que les spéculateurs se sont désengagés de quelques 2 Mt en deux mois sur ce marché. Ils restent néanmoins net-acheteurs de 8,1 Mt, probablement du fait de fondamentaux qui restent robustes : FoLicht vient de publier son nouveau bilan mondial, et anticipe un déficit mondial en cours supérieur à 3 Mt pour la troisième campagne consécutive. FoLicht considère que le niveau de stock final (en septembre prochain) ne représentera que 36 % de la consommation mondial : le niveau le plus bas depuis dix ans !
Le sucre raffiné se tient au-dessus de 500 $/t, même à une échéance de 7 mois. Les Indiens semblent anticiper un maintien de ces valeurs : pour la première fois depuis 3 ans, et malgré une campagne qu’ils estiment similaire à l’an passé, ils n’envisagent pas de reconduire leur soutien public à l’exportation.
Quelques nuages néanmoins s’amoncellent : le coût de l’énergie atteint, notamment en Europe, un niveau jamais vu qui devrait faire grimper les coûts de transformation des usines.
Quant aux planteurs, la hausse du prix des engrais pourrait enchérir les coûts de production de la betterave de manière conséquente. Mais c’est surtout le niveau de prix des cultures alternatives (maïs, colza, orge de printemps) qui fait parler : ils atteignent des valeurs telles qu’elles risquent de faire de l’ombre à la betterave, d’autant qu’il est déjà possible d’agir sur les marchés à terme pour ces cultures.
Dans ces conditions, si la reprise du marché européen semble à l’œuvre, rien ne dit que les surfaces de betteraves vont suivre lors des semis 2022 ! Cela sonnerait un peu comme un nouvel échec collectif de l’ère post-quota…
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