Si l’année 2019 avait déjà été une année noire – [prix des betteraves au plus bas, effondrement des cours du sucre, fermeture de 4 sucreries avec disparition des bassins betteraviers des Limagnes et du Calvados], l’année 2020 restera dans les annales des plus mauvaises campagnes avec l’épidémie de jaunisse qui a amputé de 30 % la production française. Toutefois, avec la perspective d’un usage temporaire dérogatoire des néonicotinoïdes pour protéger les betteraves, la remontée des cours du sucre et la consommation dynamique d’alcool et de bioéthanol, la CGB considère que les perspectives de rebond sont réunies pour permettre aux betteraviers de retrouver du revenu.
2020 : une des plus mauvaises récoltes depuis 30 ans
En mars 2020, 423 000 hectares ont été semés en France, essentiellement au nord de la Loire. Cette année, l’invasion, inédite tant par sa précocité que son ampleur, de pucerons verts vecteurs de la jaunisse, a dévasté les champs. Avec un rendement qui sera inférieur à 65 t/ha, la récolte de betteraves est attendue sous les 27 millions de tonnes de betteraves, en baisse de 30 % par rapport à la moyenne cinq ans.
Les rendements sont très hétérogènes : les résultats vont de 30 t/ha en Seine-et-Marne à 84 t/ha à en Seine-Maritime. Les seinomarins sont les seuls à atteindre leur moyenne quinquennale de rendement ! La France betteravière n’avait pas connu une production inférieure à 30 millions de tonnes, depuis la fin des années 80.
Cette crise sanitaire due à la jaunisse virale a engendré une très forte chute des rendements et de revenus. La CGB estime qu’à date les pertes de rendements se chiffrent à 280 M€ minimum pour les betteraviers quand la perte de valeur ajoutée pour la filière s’établira entre 600 et 700 M€ !
Des raisons de croire à une sortie de crise
Le retour (temporaire) des néonicotinoïdes dans l’enrobage de semences
L’invasion inédite de pucerons verts dans les champs de betteraves au printemps a poussé la CGB à alerter immédiatement les autorités. Elle a obtenu des dérogations pour étendre l’usage d’insecticides en pulvérisation, mais rien n’a réellement pu contrer cette jaunisse dévastatrice. Les premiers ronds de jaunisse au mois de mai annonçaient déjà des dégâts d’une ampleur sans précédent.