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Initié en novembre 2023 par la FNSEA et les JA, le mouvement #onmarchesurlatête s’est fortement amplifié en janvier 2024 : nous, agriculteurs, nous sommes fortement mobilisés partout en France, pendant deux semaines, pour exprimer notre ras-le-bol et dire stop aux normes excessives, aux surtranspositions et aux concurrences déloyales. Cette mobilisation historique de la profession agricole a permis au Premier ministre et au gouvernement de prendre enfin conscience de notre malaise profond et de la nécessité de remettre la puissance agricole française et la souveraineté alimentaire au cœur des priorités du pays.
Certes, de nombreuses mesures ont été annoncées mais beaucoup d’entre elles restent à concrétiser dans les semaines et les mois à venir. Le mouvement a donc été suspendu temporairement, dans l’attente d’un premier point d’étape lors du Salon de l’agriculture, fin février.
Je retiens aussi que cette mobilisation a bénéficié d’une couverture médiatique inédite, permettant de sensibiliser nos concitoyens aux différentes problématiques des agriculteurs et aux incohérences politiques.
Au-delà des nombreuses revendications portées par la FNSEA et les JA, auxquelles la CGB s’associe pleinement, nous sommes spécifiquement mobilisés sur deux sujets prioritaires.
Le premier est d’endiguer rapidement les importations massives de sucre ukrainien dans l’Union européenne. La Commission européenne a enfin entendu les cris d’alarme répétés de la filière européenne et des betteraviers. Elle a récemment proposé un dispositif de « frein d’urgence » des importations de sucre, d’œufs et de volaille. Mais concernant le sucre, cette proposition nous apparaît insuffisante, tant sur le contingent proposé (environ 300 000 tonnes de sucre contre 20 000 tonnes importés d’Ukraine historiquement) que sur le délai (mise en œuvre en juin seulement). Nous demandons au Parlement et au Conseil européen de rectifier le tir afin que ces flux cessent de déstabiliser le marché européen et de peser sur le prix du sucre, et donc des betteraves.
Le deuxième sujet est celui de la surtransposition relative à l’usage des néonicotinoïdes et molécules assimilées, dont les agriculteurs français sont privés alors que la quasi-totalité de nos concurrents européens y ont accès, conformément à la réglementation européenne. Cette distorsion dépasse largement la seule production de betteraves sucrières puisqu’elle concerne les fruits, les légumes, les semences et d’autres cultures encore. Il est donc indispensable que nos responsables politiques, Premier ministre en tête, s’inspirent des initiatives parlementaires et passent des paroles aux actes en matière d’arrêt des surtranspositions et du « pas d’interdiction sans solution ». Concrètement, il faut inscrire dans la future loi d’orientation agricole la suppression définitive de cette surtransposition très pénalisante pour l’agriculture française.
Restons donc pleinement mobilisés, en particulier sur ces deux sujets, je compte sur vous !
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